Shadow of the day | Free

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La première semaine de cours était passée à une vitesse incroyable. Pour beaucoup, la rentrée était synonyme de stress et de fatigue, le temps de se mettre dans le bain et de s’habituer au nouveau rythme de travail. Mais pour Elena, ce n’était qu’une période parmi d’autres, qu’elle arrivait à gérer avec enthousiasme et légèreté. La seule ombre au tableau était sa rencontre avec son colocataire quelques jours plus tôt. Ca n’avait pas été très joyeux entre eux, et depuis, ils ne se parlaient que le stricte minimum. Comme dit, il leur fallait un temps d’adaptation. La météo avait été très clémente au début de la semaine, mais à présent, les nuages surplombaient la belle ville canadienne de Vancouver, apportant une brise fraîche qui allait s’intensifier dans les prochains temps. Mais ça n’allait pas empêcher la jeune blonde de profiter d’une après-midi pour faire un tour dans la ville. Elle savait déjà où elle se rendrait, mais avant, elle fit un brin de toilette et s’habilla de façon décontractée. Son sac était déjà prêt depuis une heure lorsqu’elle se décida enfin à partir. Escarpins au pieds, Elena sortit de sa chambre déserte, emmenant sa veste en cuir au passage. Elle ignorait où se trouvait Dylan et ce n’était pas sa préoccupation pour le moment. Ces deux là finiraient bien par nouer un lien avec le temps, du moins c’était ce qu’elle espérait.

Avant de sortir de la maison des Alpha, Elena croisa plusieurs élèves avec qui elle partageaient des cours. Elle les salua de la main avant de les laisser vaquer à leur occupation. Parfois, la jeune femme aimait rester seule pour ne pas avoir à constamment chercher un sujet de conversation. Et cette après-midi en faisait partie. Elle se posta devant l’arrêt de bus le plus proche et attendit le véhicule qui l’amènerait à la plage. Nuageux ou non, elle allait y faire un tour pour profiter du paysage. Tant qu’il ne pleuvait pas et que la température était acceptable, Elena n’avait aucune raison valable de rester cloitrer chez elle. Pendant qu’elle attendait, elle envoya un email à sa mère via son téléphone portable pour lui donner des nouvelles. Ceci, entre autre chose, avait été l’une des conditions pour que la jeune femme puisse se rendre à Vancouver, elle devait simplement garder le contact avec ses parents. En même temps, c’était tout à fait naturel, c’était quand même eux qui payaient ses études, même si elle avait décroché une bourse d’étude sur le mérite. Enfin, elle ne rechignait pas devant cette tâche, ça lui permettait d’occuper le temps. Une fois le message envoyé, son bus arriva. Quelques courtes minutes furent nécessaires pour arriver à destination. Pendant ce temps, la jeune Alpha observait le paysage, pianotait sur le rebord du siège avec ses doigts et chantonnait un de ces tubes du moment dans sa tête.

La plage n’était pas très occupée en ce début d’après-midi, et tant mieux, ça lui rappelait trop de mauvais souvenirs. Par exemple pour ses 16 ans, ses parents lui offrirent un voyage à Miami en colonie. La Floride en plein été était un véritable calvaire, les touristes se couchaient presque les uns sur les autres sur la plage tellement ils étaient nombreux ! Et la chaleur n’arrangeait rien, bien au contraire ! Alors de voir un endroit peu peuplé mais tellement beau ravit Elena qui ne se fit pas prier. Elle ôta ses chaussures et marcha pieds nus dans le sable froid, un sourire aux lèvres. Elle avait emmené ses lunettes de soleil au cas où le soleil pointerait le bout de son nez, mais elle n’y croyait pas beaucoup. Après quelques minutes de marche au bord de l’eau, la jeune femme trouva un coin isolé où elle installa une couverture. Son intension n’était pas de bronzer, elle était peut-être blonde, mais pas à ce point. En réalité, elle avait choisi ce lieu pour vaquer à un de ces passe-temps favori : l’écriture. Son carnet était délicatement disposé près de divers stylos dans son sac. Une fois confortablement installée, Elena le sortit et le posa sur ses genoux. De voir les vagues se brisaient sur la côte et entendre les mouettes poussaient leur cri spécifique berçaient la jeune femme, qui considérait la nature comme une des plus belles sources d’inspiration. Son esprit bifurqua soudain, et elle commença à écrire ce qu’elle ressentait, sans chercher à faire de belles phrases. Ce fut ainsi qu’elle remplissait la majeure partie de ses après-midis chez elle, et les nombreux carnets remplis de ses textes en étaient la preuve. Pourtant, elle avait abandonné l’idée d’être romancière depuis longtemps, le journalisme étant une passion plus forte. Pour le moment, elle n’avait pas d’article à écrire, ne connaissant pas encore suffisamment les élèves ni même les professeurs pour suggérer quoi que ce soit sur du papier. Mais ça finirait pas arriver, il n’y avait pas de doute. Une voix se fit alors entendre, à quelques mètres d’elle. Tournant la tête, elle fronça légèrement les sourcils pour essayer de voir de qui il s’agissait, mais la personne était encore trop loin pour qu’elle tente de la reconnaître.

Voilà quelques jours que les cours venait de reprendre. Edward avait été immédiatement dans le bain. Il n'avait pas besoin de grand-chose pour se souvenir de la manière dont les cours reprenaient. Il était déjà assez préoccupés par d'autres choses. Pour lui, les cours n'étaient qu'une formalité administrative parmi tant d'autres. De toute façon, il était en deuxième année, il devait donc être rodé à la mise en forme des cours. Même si certains avaient du mal, lui n'avait aucun mal à reprendre les cours.

Le temps n'était pas vraiment au beau fixe, mais le temps importait peu. Même si le temps étaient différents de celui du Nouveau-Mexique ou du Texas. Mais Ed n'était pas du genre frileux, alors le temps ne le gênait pas réellement. Cet après-midi-là, il faisait pas un temps vraiment clément, mais Ed s'en fichait royalement. Le jeune homme prit donc les clés de son nouvel engin et il sorti en prenant la direction du parking où son véhicule était garé.

Eddy allait profiter de ce premier week-end après la reprise pour faire un petit tour en solitaire comme il aimait tant le faire. A cheval sur sa moto cross, il conduisait en direction de la plage. Il portait un simple marcel noire avec un pantacourt tigré rouge et noire. il portait des bottes blanches et noires. Ses cheveux détachés volaient au vent qu'il créait en se déplaçant. Sa conduit était souple et calme. Il n'avait besoin de rien d'autre pour oublier ses soucis. Le jeune homme avalait le macadam à toute allure mais il ne faisait rien de dangereux pour sa vie ou pour celle des autres. Au bout de quelques minutes de conduite plus que sportive, il vit le début de la plage. Il prit sa direction et il commença à conduire sur cette surface sablonneuse, idéale pour faire du cross. Mais bien vite, il s'arrêta, car l'appel de la plage se faisait plus forte que l'envie de conduire. Il s'arrêta donc et posa sa moto. Comme il ne voulait pas abîmer ses bottes, il les ôta et il les laissa à côté de la moto, en espérant que personne ne les lui volerait.

Il marchait tranquillement. Au bout de quelques minutes, il remarqua quelqu'un, il connaissait cette silhouette, même s'il ne connaissait pas vraiment la jeune femme. En fait, cette silhouette était celle de sa femme, mais la personne n'était pas sa femme, puisqu'elle était morte. Il s'avança un peu avant de l'interpeller. Elle sembla le regarder mais ne semblait pas l'avoir reconnu puisqu'elle ne chercha pas à repartir. Quand il arriva à plus très loin, il dit calmement.

"Ecoute, loin de moi l'idée de te harceler, mais il faut que je te parle."

Il devait lui expliquer pourquoi il l'avait regardé ainsi le premier jour de sa rencontre. Même si jusque-là elle n'avait pas été très coopérative. Mais il ne désespérait pas, en même temps, il était têtu comme une mule, alors, il n'avait pas peur de perdre patience, il devait le lui dire et il le ferait.

Une légère brise fit frissonner Elena, la stoppant dans son élan d’écriture. Elle releva les yeux et observa un instant la mer, perdue dans ses pensées. Rien au monde ne pouvait lui plaire d’avantage que cette sérénité que lui apportait la nature. Depuis son plus jeune âge, la jeune femme avait été initié aux plaisirs de la vie à la campagne. Le Canada était un des plus beaux pays du monde et la verdure y foisonnait partout. Le paysage était remarquable en hiver, avec la neige étendue sur les routes et les forêts. Les villes avec leurs buildings et leurs macadam n’étaient rien à côté de ces merveilles. Mais rares étaient encore les personnes qui pensaient de cette façon. Pour beaucoup, la nature était secondaire au bien être. L’argent primait, l’argent, l’argent et toujours l’argent. Pour sa part, Elena n’avait jamais vécu avec une cuillère en argent dans la bouche, donc sa plus grande richesse était ce qui se trouvait autour d’elle. Sa simplicité était un atout primordiale dans sa relation avec les autres, grâce à ça, elle restait naturelle et fidèle à elle-même, contrairement à ces filles égocentriques et narcissiques. Bien sûr elle pouvait être insupportable parfois, mais il fallait vraiment être mal tombé pour être la cible de ses foudres.

Les minutes passaient assez lentement ce qui ravie la jeune femme. Elle n’avait aucune envie de faire demi-tour et rentrer à l’université. La vie en dehors était tout aussi intéressante et revigorante. Le week end était synonyme de fêtes, mais également de détente, alors il fallait en profiter un maximum. Elena reposa son stylo et soupira d’aise. Le coin de plage qu’elle avait trouvé était assez isolé et il était difficile d’apercevoir ce qui se passait à l’autre bout à cause des rochers, mais ça ne la dérangeait pas. La tranquillité était une des choses qu’elle avait recherché en venant à Vancouver. Cependant ce silence reposant fut rapidement interrompu par le son d’une voix. Trop loin pour le reconnaître, la blondinette attendit que la personne en question se rapproche pour pouvoir sonder son visage. Mais elle regretta bien vite de ne pas s’être levée instinctivement. Car la personne qui se tenait à présent près d’elle était celle qu’elle évitait le plus depuis six jours.

Edward Godfrey. Confrérie GAMMA. 21 ans. 2e année. Les informations le concernant défilaient dans la tête de la jeune étudiante qui avait pris l’habitude de classer les personnes par confrérie, étant donné que certaines maisons étaient plus amicales que d’autres avec la sienne. Pas étonnant en même temps, les journalistes publiaient sans arrêt des articles avec des infos compromettantes, qui serait assez masochiste pour être ami avec l’un d’entre eux ? Bref revenons à l’étudiant. Elena n’avait rien contre lui au premier abord, mais il avait eu la fâcheuse idée de la regarder suffisamment fixement pour la gêner et même l’énerver. Qu’il veuille lui parler n’avait aucune importance pour elle, ce qu’il avait à lui dire ne l’intéressait pas après son attitude étrange. Mais à force de l’éviter elle finirait par attirer elle-même les rumeurs de ses confrères, or elle n’avait aucune envie d’être citée dans un de ces articles. Il était donc nécessaire qu’ils aient une discussion. Cependant, de nature têtue, Elena ne comptait pas se laisser faire aussi facilement. S’il voulait lui parler, il allait devoir montrer une sacrée dose de patience. Mais ça encore, elle s’en moquait. Croisant le regard d’Edward, elle fronça les sourcils avant de soupirer en rangeant ses affaires.

"Et moi je n’ai pas le temps de discuter. Surtout pas avec toi, désolée. M**de trouve toi une autre cible à harceler !"

Impulsive sur les bords, Elena avait tendance à devenir vulgaire lorsqu’elle était énervée. Il ne fallait pas lui en vouloir, il l’avait suffisamment énervée ces derniers jours pour qu’elle n’ait plus aucune envie d’être calme en face de lui. Une fois ses affaires rangées, elle se leva, réalisant une nouvelle fois sa petite taille comparée à l’étudiant. Mais loin d’être intimidée, elle soupira une nouvelle fois et ajouta sur le même ton :

"C’est quoi ton problème à la fin ? Je t’ai dit que je ne voulais pas te parler ! J’espère pour toi que tu ne m’as pas suivie, ce serait le bouquet !"

Même si Edward était né au bord de la mer, il n'avait jamais appris à nager. Alors pour lui la plage se limitait à la bronzette ou au jogging. Le seul endroit où il piquait une petite tête de temps à autre s'était dans la peinture. Enfin au sens figuré. Malgré tout, il aimait bien la mer et le bruit des mouettes et celui du ressac, il s'était d'ailleurs marié une seconde fois avec Samantha au bord de la mer, comme il l'avait voulu. Mais deux mois après ce somptueux mariage, ce tragique accident survenait et la jeune femme y trouvait la mort. Depuis la plage était aussi la source d'une infinie tristesse. D'ailleurs quand on y pense, ce n'était pas la seule chose qui renfermait de la tristesse. La neige aussi était une de ses sources de nostalgie et de blues. Car sa mère était morte lors de vacances au ski, il y a treize ans. Alors depuis, il n'avait pas voulu allé à la montagne et il détestait la neige. Malheureusement, malgré tous les points positifs que l'on pouvait donné au pays des mille lacs, la neige était l'un des gros défauts de ce pays, enfin aux yeux d'Ed.

Le jeune homme marchait donc tranquillement sur le sable fin alors qu'il regardait la mer au loin. L'horizon où se dessinait tranquillement d'étranges nuages carrés, parfois triangulaires, mais toujours collé à la surface de la longue étendue d'eau. Il aimait ce paysage qui pourtant ne l'avait jamais inspiré. En peinture, rien ne l'inspirait jamais. Il n'avait besoin que de son imagination. D'ailleurs, il ne donnait jamais dans l'attendu, le commun. Pour lui, un beau tableau se devait d'être unique, on ne devenait pas connu en faisant comme tout le monde, mais la notoriété n'interessait pas le jeune homme qui préférait sa petite vie tranquille et discrète.

Alors qu'il avançait calmement sur la plage, il remarqua quelqu'un qu'il connaissait. Il se souvenait d'elle pour avaoir été trop insistant à la regarder et depuis, il cherchait un moyen de lui expliquer que ce n'était un aucun cas voulu, et surtout qu'il n'y avait rien de lubrique dans ce regard. Mais plutôt de l'étonnement et de la surprise. Normal quand on a l'impression de croisé sa femme tout droit revenu du monde des morts, car Edward croyait à la vie dans l'autre monde, même si c'était une vision très surprenante et très étrange. Il n'avait pas eu le temps de lui expliquer qu'elle avait déjà pris la mouche. De toute façon, il avait fallu environ trois jours à Eddy pour se remettre de ses émotions. Mais à présent, il fallait qu'il mette les choses au clair d'une façon ou d'une autre. Alors qu'il s'approcha, il vit l'expression de la jeune femme changer. Elle ne semblait pas très heureuse de le voir, en même temps, il ne pouvait pas vraiment lui en vouloir. D'ailleurs le ton qu'elle pris montrait bien qu'elle n'était pas ravie. Prenant sur lui, alors que la colère commençait doucement à allumer ses yeux gris acier, il répondit calmement.

"Déjà, tu n'es pas une cible, ensuite, je veux juste avoir une explication toute calme avec toi rien de bien méchant."

La seconde phrase que la jeune femme prononça mis le jeune homme définitivement en colère. Il répliqua sur un ton plus sec qu'il ne l'aurait voulu.

"Je ne vois pas pourquoi je t'aurais suivi?"

Il soupira en fermant les yeux avant de se passer une main dans les cheveux pour les ramener derrière ses oreilles. Il reprit sur un ton plus calme.

"Non définitivement, tu n'es pas elle. Ecoute, tu veux pas me parler, libre à toi, mais je veux juste que tu écoutes ce que j'ai à te dire. Après tu peux me fuir, me haïr ou me détester, comme tu veux, mais écoute-moi deux minutes au moins."

Okay peut-être que l’agresser n’était pas la meilleure solution pour lui faire comprendre qu’elle voulait être tranquille. Mais Elena ne le faisait pas exprès, elle se méfiait de lui, ce sentiment était difficile à oublier. Cette fois, que le paysage soit apaisant ou non, ça ne changerait rien. La blondinette était têtue, sans doute tout autant qu’Edward, si elle avait décidé de faire quelque chose elle le ferait. Ici, elle avait décidé de ne pas l’écouter, et même s’il la forçait, elle était prête à l’énerver pour qu’il abandonne. Ca n’allait pas être une chose facile, mais elle était tout de même prête à tenter le coup. La première chose à faire était de se lever pour tenter d’être à sa hauteur. Ils avaient plus de 15 centimètres de différence mais à part ça…

Elena s’emportait assez facilement lorsqu’elle s’énervait, Edward pouvait parfaitement s’en apercevoir. Mais l’impulsivité caractéristique de la jeune femme n’était rien comparé à sa force de caractère. Elle ne se laissait jamais faire, peu importait qui se trouvait en face d’elle. Bizarrement, elle ne s’était pas encore attirée d’ennuis à cause de ça, pire encore, elle les réglait de cette façon ! Cependant la situation présente était un peu plus complexe. S’entêter ne suffirait sans doute pas à avoir le dessus, elle devrait peut-être l’écouter comme il le lui suggérait « deux minutes ». La jeune femme serra les dents pour se contenir. Il était totalement inutile de discuter avec lui, il voulait lui parler et il semblait déterminer à le faire par n’importe quel moyen.

"Pourquoi tu m’aurais suivie ? Tu oses poser cette question ?! Depuis des jours j’ai l’impression que tu fais que ça ! Qu’est-ce que tu as à me dire de si important hein ! Non en fait je ne veux pas le savoir, je veux juste que tu me laisses tranquille ! Quel mot dans cette phrase ne comprends-tu pas à la fin !!"

Elle s’était énervée la première, mais le fait qu’il perde son sang froid n’avait fait qu’empirer l’état de la jeune femme. Elle était maintenant rouge de colère et malgré ses tentatives pour se calmer, le fait de croiser le regard d’Edward la renvoyait à la case départ. Elle n’aurait jamais pensé pouvoir être tellement en colère contre une personne qu’elle ne connaissait pas. Peut-être exagérait-elle, cependant il n’avait pas été très fin non plus dans sa manière de l’aborder. Original, certes, mais louche aussi ! Il avait beau lui assurer vouloir une explication calme avec elle, Elena ne pouvait s’empêcher d’avoir des doutes à son sujet. Les sourcils froncés, elle le toisa, tentant de découvrir ce qu’il avait d’important à lui dire. Rien en lui ne lui était familier, elle ne le connaissait pas, ne se souvenait pas de son visage. Donc il n’était pas une connaissance, mais alors qu’avait-il à lui apprendre ? La curiosité fit enfin son apparition, cependant El n’était pas prête à céder. Une phrase qu’il venait de prononcer lui revint en mémoire. Elle lança donc, sans réfléchir :

"Et ça veut dire pas je ne suis pas elle ? Je ne suis pas qui ?!"

Songeant que c’était peut-être ce qu’il essayait de lui dire, elle se tut et attendit en silence. Voulait-il lui parler de quelqu’un qu’elle connaissait ? Qu’il connaissait ? Mais quel intérêt ? Un peu perdue avec toutes ces questions, elle secoua la tête pour les oublier et passa à son tour une main dans ses cheveux en soupirant une nouvelle fois. Cette situation l’ennuyait au plus haut point, et ça ne semblait pas aller en s’arrangeant. Avec un être aussi têtue que soi en face de nous, comment faire pour régler un problème ? En cédant en premier ? Ca jamais ! Elena avait une fierté et n’était pas prête à changer d’avis à ce sujet. Voilà qu’ils étaient avancés.

Dire qu'à cause d'un malentendu, il y avait de l'électricité entre ces deux-là. En même temps, ce n'était pas étonnant, n'importe qui voyant une personne en train de vous regarder avec insistance sans explication et vous explosez. C'est encore plus vrai avec un caractère fort et apparemment, la jeune femme blonde avait un caractère presque volcanique. Maintenant mettez un autre caractère explosif et la conversation peut vite dégénérer. Edward n'avait pas tous les jours un caractère facile. Donc, les deux jeunes gens risquaient de passer plus de temps à se disputer et à travailler à se brouiller plutôt qu'à essayer de régler ce malentendu. Sauf que là, Edward avait déjà assez de problèmes dans ses valises, il ne voulait pas en rajouter un autre. Alors il ferait tout pour régler ce problème au plus vite. L'avantage était que ce problème était mineur et pourrait être régler très vite. Il était en train de réfléchir alors qu'une solution se présentait négligemment à lui. Il avait espéré, un peu crédule, qu'il pourrait discuter avec elle de manière calme et posé, mais la discussion commençait déjà à dégénérer. Ils haussaient le ton tour à tour devenant de moins en moins susceptible d'écouter ce que l'autre avait à dire. Comme ils campaient tous les deux sur leurs positions, le résultat risquaient d'être simple: Edward ne pourraient s'expliquer avec Elena.

C'était une bataille inutile qui finirait forcément que lorsque l'un des deux protagonistes cèderaient face à l'autre. Edward ne lâchaient jamais sa proie, et il semblerait que la jeune étudiante non plus. Les voilà donc bien avancé, les deux jeunes gens venaient donc d'engager une guerre de position qui seraient longues, lentes et épuisantes pour l'un comme pour l'autre. La jeune femme s'emportait face à ce qui ressemblait à ses yeux à du harcèlement. Edward répondit sur un ton tout aussi agressif.

"Parce que tu crois que je n'ai que ça à faire de suivre quelqu'un juste pour lui parler. Désolé, tu n'es pas le centre du monde loin de là, je ne gravite pas autour de toi. Je t'ai croisé par pur hasard et je pensais pouvoir avoir une discussion toute amicale avec toi et voilà que tu t'énerves pour rien. Je veux juste te parler après si tu veux, je disparais. POUF! Je n'existerais plus, je ferais même en sorte de t'éviter exprès."

De toute façon, la jeune femme ne risquait pas d'être intéressante à Edward, trop têtue à son goût. Le jeune homme n'avait pas envie de se prendre la tête avec elle, mais il semblait que ce soit bien parti pour malgré ses tentatives pour arrêter cela. Les deux jeunes gens n'arrêtaient pas de se disputer, heureusement que la plage était pratiquement vide, sinon, les gens les regarderaient comme un ancien couple qui se dispute. Sauf que Edward et Elena n'avait rien d'un ancien couple. Enfin, pour Elena, ils n'avaient jamais existé, mais pour Edward cela ressemblait presque à une dispute qu'il aurait eu avec la même jeune femme, mais celle-ci était brune. Edwrad vit une occasion de lui expliquer quand la jeune femme retilta sur le fait qu'Edward avait dit qu'Elena n'était pas "elle". Bien entendu, tout le monde aurait eu sa curiosité piqué et la jeune femme demanda ce que cela signifiait. La regardant dans les yeux, Eddy sa calma doucement et il reprit sur un ton calme et plus gentil.

"Tu n'es pas ma femme. Voilà, ce que j'essayais de te dire. Tu ressembles physiquement trait pour trait à Samantha. Si ce n'est qu'elle était brune."

Edward désigna de manière distraite les quelques mèches blondes de la jeune femme qui volaient au vent. Il reprit en glissant ses mains dans les poches arrière de son pantalon.

"Quand je t'ai croisé la première fois, j'ai presque cru que tu étais elle, mais c'est impossible. D'ailleurs j'en reviens toujours pas que tu lui ressembles tellement."

"Voilà, il avait vidé son sac, maintenant, elle n'avait plus qu'à voir ce qu'elle voulait voir à travers les paroles du jeune étudiant en commerce."

Edward avait sans doute une excellente raison de camper sur ses positions comme ça. Et même si la blondinette éprouvait une certaine satisfaction à lui tenir tête, il fallait avouer qu’elle était curieuse. Pas étonnant qu’elle souhaitait devenir journaliste, c’était la qualité première recherchée. Enfin, ça pouvait également être considéré comme un défaut en fonction du point de vu. Mais bon, là n’était pas la question. Bornée jusqu’au bout, Elena ne changea pas d’avis et ne voulait pas le laisser lui parler. Ce n’était pas puéril, juste justifié. Pas étonnant donc que l’ambiance se dégrade de minutes en minutes ne laissant plus aucune once de calme entre eux. La colère n’était pas une habitude de la jeune femme, toute sa vie elle avait tenté de garder un sang froid sans pareil. Bien sûr elle pétait les plombs de temps en temps, mais ce n’était jamais bien dramatique. La seule véritable colère qui l’avait pris elle s’en souviendrait sans doute toute sa vie. C’était à l’aube du départ de son petit copain Jeffrey. Il l’avait abandonnée après lui avoir tout pris, son amitié, son amour, sa virginité, son innocence. Bref sa vie. Malgré tous les efforts de ses parents pour lui remonter le moral, elle avait céder à la pulsion, accentuée par la crise adolescente et s’était rendue chez les parents de son ex. Elle leur avait tout déballer sans omettre le moindre détail. Mais jamais ils avaient accepté de lui donner un numéro où joindre Jeff. Elle devait l’oublier avaient-ils dit. Hein, voilà une chose plus facile à dire qu’à faire.

Enfin des années plus tard la revoilà au bord de l’explosion. Et à cause de quoi ? D’un regard de travers. Ca semblait pitoyable dit comme ça. Pourtant c’était la vérité et elle n’arrivait elle-même pas à se dire de se calmer. Il était déjà trop tard pour ça. Si la discussion se poursuivait, elle allait encore dégénérait jusqu’à ce que l’un deux obtiennent satisfaction. Le problème était de savoir de qui il s’agissait. Qu’elle tente de faire baisser la tension ne servirait strictement à rien, car Edward avait le chic de trouver les répliques qui la faisaient bondir à nouveau.

"Je ne me considère pas comme le centre du monde ! Mais bon pense ce que tu veux, j’en ai absolument rien à faire ! Une discussion amicale ? Pour ça il faudrait déjà qu’on soit amis, or je ne crois pas que ce soit le cas. Je doute que ça arrive un jour d’ailleurs, vu comment ça a commencé ! Je t’ai pas demandé de m’éviter exprès, je veux juste que tu me laisses tranquille, ce n’est pas pareil !"

A force de s’énerver, Elena avait tendance à laisser ses paroles sortir trop vite de sa bouche, sans qu’elle ait eu le temps de réfléchir. Loin de vouloir être blessante, il ne lui laissait pourtant pas vraiment le choix. Finalement, elle repensa à une de ses paroles et le questionna à ce sujet, peut-être un peu violemment. Mais que voulez-vous, on ne peut pas passer de la colère au calme en une seconde. Elle croisa son regard tandis qu’il se décidait à répondre à sa question. Cependant la réponse n’était pas du tout celle à laquelle elle s’attendait. Elena ne savait pas elle-même à ce qu’elle s’attendait, mais ce qui était sûr c’était qu’il avait réussi à lui clouer le bec, pour ainsi dire. Quelques secondes lui furent nécessaire pour qu’elle assimile cette perturbante découverte. Ainsi, la jeune canadienne ressemblait à la femme d’Edward ? C’en était presque trop bizarre pour être vrai. Mais même en le dévisageant elle n’arrivait pas à faire changer son expression sérieuse. Ca ne pouvait être que vrai. Un détail l’interpela cependant, et c’est d’une voix cette fois calme qu’elle dit :

"Était brune ? Elle ne l’est plus ? Silence. Oh elle est … désolée."

Elena venait de passer de la colère à la surprise puis à la gêne en l’espace de quelques minutes. Un véritable exploit pour elle. Mais lorsqu’elle comprit ce que l’emploi du verbe au passé signifiait elle avait totalement balayée sa rancœur. Si ses dires étaient exact, Edward avait cru voir un fantôme le jour de leur rencontre. Pas étonnant donc qu’il l’avait regardé de travers. Quelle idiote elle faisait ! Confuse, elle passa une mèche de cheveux derrière son oreille avant de reprendre :

"Je ne savais pas… j’aurais sans doute dû t’écouter dès le début mais.. j’ai pour habitude de suivre mon instinct et je ne te faisais pas confiance… Je me sens idiote d’un coup !"

S’éloignant légèrement, elle se réinstalla sur le sable les jambes croisées et observa l’océan. Cette nouvelle l’avait complètement retournée et maintenant elle ne savait plus exactement comme réagir.

On savait que Edward était assez versatile, mais le voir camper ainsi sur ses positions étaient quelque chose qui pouvait parfois surprendre. Mais Edward ne s'obstinait jamais quand quelque chose n'était pas pour lui. Sauf que cette fois-ci, la raison était valable. Il y avait un malentendu et il voulait corriger cette erreur. Malheureusement, il avait en face de lui une personne sourde à ses dires. Finalement, il allait devoir montrer qu'il pouvait être aussi borné et têtu que n'importe qui. Il se découvrait même des trésors de patience auquel il ne se serait pas attendu. Il voulait lui parler il finirait bien par y arriver. Il suffisait de montrer à quel point il était déterminé et peut-être y arriverait-il. Mais dès qu'il avait tenté d'engager la conversation de manière calme et amicale, tout cela avait vite dégénéré. Mais le jeune père de famille trouverait bien un moment pour lui dire ce qu'il avait à lui dire. Eddy n'était pas devenu l'époux de Samantha en jetant l'éponge au premier barrage qui était apparu sur sa route. Surtout qu'au début, Sam et lui ne s'entendait pas. En même temps, bien que très proches pour certaines choses, les deux jeunes gens venaient de deux monde opposés. Mais en devenant roi de son bal de promo, le jeune homme avait fait un carton auprès de la jeune femme qui devint peu de temps après sa femme.

Aujourd'hui, le problème était identique, même s'il n'était pas question de couple. Mais il était question de sa défunte épouse, car malheureusement, à 21 ans, le jeune homme était veuf. Mais Eddy était résolu à vivre dans le passé et à tout faire pour reprendre goût à la vie. Il était d'ailleurs tombé amoureux, même s'il n'identifiait pas encore ça comme tel. Il était plutôt à croire qu'il était sous un charme qui se dissiperait très vite. Surtout si le sosie de sa femme se baladait dans la même université que lui. D'ailleurs, en ce moment, il tentait d'avoir une conversation avec ce sosie. Il cherchait à reprendre son calme. Mais il n'y arrivait pas, surtout avec cette jeune femme qui à cet instant précis lui rappelait tellement sa femme. Pourtant condamné à oublier ses pensées, condamné à repousser ses images qui le déchiraient, le jeune homme parvint à placer une phrase qui titilla sa curiosité. Après ne nouvelle tirade où ils se disputaient sur le fait que le jeune blond (pas vraiment blond se jour-là) harcelait ou non Elena, Ed put lui expliquer la situation. Soudain, comme un soufflé resté trop longtemps au four, la tension de la situation retomba à plat. La jeune femme sembla même surprise d'apprendre que Edward avait été marié et lorsqu'elle comprit pour quoi le jeune homme avait utilisé le passé, elle sembla même peiné pour lui. Avec un sourire qui se voulait amical mais qui n'était franchement pas convaincant, le jeune homme dit.

"Tu comprend maintenant pourquoi je t'ai regardé ainsi. J'étais tellement surpris de voir le fantôme de Samantha que j'ai rien trouvé à dire. Excuse-moi pour ça."

La jeune femme tenta même de s'excuser. Ed eut un sourire plus franc et plus amusé. Il lui répondit calmement.

"Tu as agi comme tu le sentais, il n'y a pas à se sentir stupide. Je suis pas tout blanc non plus dans l'histoire, si j'avais eu l'intelligence de prononcer son nom, je n'aurais pas été obligé de me conduire comme un harceleur ou presque. Je crois que chacun de nous à sa part de responsabilité dans cette histoire. Tu ne crois pas?"

Elena n’en revenait toujours pas. Elle ne s’était pas du tout attendue à ça. En même temps, qui s’attendait à être confondue avec une morte ? C’en était très perturbant et il fallut plusieurs minutes à la blondinette pour vraiment se rendre compte de ce que son interlocuteur venait de dire. Elle qui pensait avoir beaucoup d’imagination, jamais elle n’aurait songé à ça. Il serait naturel qu’elle ait des soupçons quant à la véracité des dires d’Edward, mais sa façon de s’exprimer et son air sérieux en disaient long. Elle ne lui faisait toujours pas confiance, mais au moins maintenant elle connaissait les raisons de son obstination à vouloir lui parler. Avec le temps elle finirait peut-être par le comprendre, mais rien n’était moins sûr. Habituellement, lorsqu’elle avait des doutes au sujet de quelqu’un, elle ne changeait pas sitôt d’avis. Bornée mais aussi très instinctive, Elena réfléchissait avant d’agir et même si la situation était encore très confuse pour elle, elle tenta de mettre de l’ordre dans ses idées le mieux possible. Edward reprit la parole, justifiant les premiers regards qu’il lui avait lancés. Ils étaient à présent justifiés, la jeune femme ne pouvait pas le nier.

"Ca se comprend en effet. Et tu n’as pas à t’excuser. J’ai réagi excessivement et même si c’est encore trop confus dans ma tête, je peux imaginer ce que ça fait de se retrouver devant un fantôme de son passé. C’est moi qui devrais m’excuser pour être le sosie de ta femme !"

Elle dit ça d’un ton plus léger et frivole. Elle n’y pouvait rien si elle ressemblait à cette Samantha, mais cette découverte la troublait tout de même assez. C’était d’autant plus troublant qu’Elena ne connaissait pas ses véritables parents. Si elle s’écoutait, elle partirait dans des délires, s’imaginant même être la sœur abandonnée de cette femme. Mais c’était totalement ridicule et la blondinette le savait parfaitement. S’asseyant sur le sable, elle avoua se sentir stupide d’avoir autant insisté pour ne pas lui parler. Maintenant qu’elle savait la vérité elle ne pouvait que s’en vouloir d’avoir été aussi bornée. Pourtant c’était sa nature, et si elle pouvait revenir en arrière, elle ferait certainement la même erreur. Edward fit entendre son point de vue et en demanda la confirmation à la jeune femme qui répondit donc :

"Ce que je sais, c’est que nous sommes partis sur de très mauvaises bases. Mais maintenant que je sais ce que tu voulais me dire, je me vois mal finir par devenir ton amie. J’aurais constamment l’impression de te replonger dans tes souvenirs. Alors je te propose un truc. On recommence à zéro, le temps que j’encaisse la nouvelle et on verra ce que ça donne ensuite…"

Elena sourit et regarda un instant la mer avant de poursuivre :

"Je sais je suis difficile à suivre. Il y a cinq minutes je rêvais de t’étriper, maintenant je veux tout le contraire ! Pas étonnant que je débloque parfois !"

Il était parfois surprenant de voir que des gens qui n'avaient absolument rien en commun pouvaient avoir autant de traits en communs, notamment quand c'étaient physiques. Mais à cet instant les ressemblances physiques qu'Edward remarquaient n'étaient pas entre lui et la jeune femme mais entre la jeune femme en question et la femme d'Edward. D'ailleurs, le jeune homme qui venait de l'apprendre à la jeune femme devant lui était encore plus étonné en voyant les expressions du visage qui lui correspondait bien. Mais bon, maintenant qu'il avait avoué à la jeune femme ce qu'il se passait, Eddy n'avait plus aucune raison d'observer Elena à outrance. Pourtant, il ne pouvait s'en empêcher. Mais il ferait un gros effort pour ne pas la regarder, du moins avec insistance. Il allait devoir apprendre à vivre avec la présence d'une femme qui lui ressemblait trait pour trait et cela risquait d'être difficile à vivre, au moins au début. Mais Edward trouverait bien le moyen de s'habituer à voir Elena.

Pour l'heure la tension qui existait entre les deux jeunes gens semblaient s'être envolé. Mais quelque chose de silencieux et d'insidieux poussait le jeune homme à rester méfiant. Bien que cela ne soit pas vraiment dans sa nature. Quand il faisait le point en pensant à sa propre manière de voir les choses, il en arrivait à la conclusion que s'il ne faisait pas attention, il risquait d'éprouver des sentiments par procuration. Il risquait de tomber amoureux d4elena, pas pour elle, mais pour l'image qu'elle était, c'est-à-dire le sosie parfait de Samantha. Or, cette situation risquait d'être catastrophique, non seulement pour lui, qui souffrirait de se voir rejeter par Elena, alors qu'il verrait en elle Sam, mais aussi pour elle, qui, en toute supposition, si Elena et lui sortait ensemble, Elena risquait de ressentir une forme de transfert de la part d'Ed et elle en souffrirait. Voilà, certainement la raison qui poussait l'instinct du jeune étudiant Texan à rester sur ses gardes. En même temps, c'était raisonnablement la meilleur solution pour les protéger tous les deux. Même si un jour, Edward parvenait à surpasser ce sentiment de ressemblance entre Elena et Samantha, ou qu'il assimilait l'image de l'une à l'image de l'autre, et qu'il venaient à être ensemble, Edward devrait toujours faire attention. Ce qui donnerait lieu à une certaine forme d'éloignement entre les deux jeunes gens. Ce qu'Edward ne pourrait jamais vouloir. En fait dans le meilleur cas, valait mieux qu'Edward finisse par voir Elena comme une soeur, plutôt que comme une éventuelle petite amie.

La jeune femme répondit à l'étudiant en faisant un peu d'humour. Avec un sourire amusé, le jeune homme lui répondit calmement.

"Pourquoi t'excuser? Ce n'est pas ta faute non plus si tu ressembles à une personne qui m'est chère. Il est normal que tu réagisses un peu excessivement quand un type un peu louche te regarde bizarrement. Je crois que si la situation avait été inversé, j'aurais réagi comme toi."

La jeune femme était plus que troublée par les révélations d'Ed et ne voulant pas faire souffrir Edward, elle voulait repartir de zéro en tentant d'assimiler le truc et pour voir comment la suite va se dérouler. Le jeune homme aux cheveux teints en verts était bien sûr d'accord avec cette analyse. Après tout, Il valait mieux attendre pour voir comment la suite de l'histoire allait se dérouler. Edward répondit avec un hochement de tête.

"Oui, tu as raison, il vaut mieux reprendre à zéro. Mais tu sais me replonger dans mes souvenirs ne me gêne pas. Je suis constamment dans mes souvenirs. Mais le fait de reprendre à zéro va me permettre de m'habituer à voir une personne ressemblant à ma femme en blonde."

Il ne risquait pas d'oublier sa femme, puisqu'il avait sa fille et comme il pensait chaque jour à sa petite Maeva, il ne pouvait que penser chaque jour à sa femme. Mais comme Elena ne pouvait savoir cette partie de l'histoire, vu qu'il était le seul au courant. Même Vanessa qui était la plus proche de ce qu'on peut appeler sa meilleure amie ne le savait pas. Mais au moins, c'était l'intention qui comptait et Edward n'y ferait pas allusion. La jeune femme expliqua qu'elle avait changé d'idée sur Edward en cinq minutes. Tout en souriant, le jeune homme répondit calmement.

"Oui et en cinq minutes, tu as appris que tu était le sosie de ma femme, ce qui est une donnée importante dans ce changement d'attitude."

Edward finit par éclater de rire avant de s'allonger sur le sable. Il observa le beau ciel bleu de Vancouver qui pour une fois était au beau fixe

En le rencontrant, Elena avait été surpris par l’excentricité de son physique. Mais elle le trouvait attirant dans son genre, quelque chose de différent émanait de lui. Et ce n’était pas seulement dû à ses couleurs de cheveux peu communes ou à son style vestimentaire spécial. Seulement, entêtée comme elle était, la jeune femme avait refusé de le percer à jour tout simplement parce qu’elle pensait qu’il la traquait. Enfin en quelque sorte. Vouloir parler à quelqu’un n’était pas un crime, mais Elena n’avait pas apprécié et ce n’était jamais bon pour la suite. Elle était prête à tout pour faire comprendre à l’autre qu’elle ne laisserait pas tomber la bataille. Maintenant que tout était clair entre eux, la blondinette se sentait comme vidée. Elle trouvait son comportement ridicule surtout que la raison de l’entêtement d’Edward était tout à fait justifiée. Reprenant ce qu’il lui dit, elle adoucit encore un peu l’atmosphère en le charriant :

"Un peu louche ?! C’est la première fois que je vois un mec avec des cheveux verts ! Cela dit ça te va bien !"

Si quelqu’un passait par là, il penserait sans doute que les deux jeunes gens sont amis, ou tout comme. Alors qu’il y avait encore cinq minutes ils se criaient dessus pour se faire entendre. Elena était la championne de l’imprévisibilité, mais il fallait dire que cette fois-ci Edward l’avait beaucoup aidé à changer de comportement d’un seul coup. Ce n’était pas plus mal, elle détestait être en colère et surtout avoir du ressentiment envers quelqu’un sans en connaître les raisons. Même si c’était de sa faute si elle ne l’avait pas su plus tôt. Bref, elle était soulagée en quelque sorte. Ils avaient réussi à s’expliquer, avec beaucoup d’efforts certes, mais c’était déjà mieux que rien. A présent, il restait à savoir ce qu’ils allaient faire. Elena restait déstabilisée de savoir qu’elle ressemblait à une défunte, elle savait que cette nouvelle lui reviendrait à chaque fois qu’elle verrait le jeune homme. C’est-à-dire presque tous les jours puisqu’ils étaient tous les deux étudiants. De ce fait, elle se devait de proposer une solution puisque c’était un peu de sa faute. Reprendre leur relation à zéro était peut-être la meilleure solution, ils verraient ainsi s’ils étaient fait pour s’entendre, ou pas. Ca valait la peine d’essayer non ? A son tour, elle hocha la tête et ajouta :

"Je ne compte pas te faire une mauvaise blague et me teindre en brune, rassure toi ! Mais je sais que ça va être perturbant encore quelques temps, pour toi comme pour moi. Je ne sais pas comment ça va évoluer, c’est la première fois que je suis dans cette situation !"

Elle rit nerveusement avant de s’installer sur le sable. Elle n’était pas à l’aise avec cette idée, mais il allait bien falloir qu’elle fasse avec. Restant sur un ton léger, la jeune blonde s’excusa de son changement si rapide de comportement. Elle savait que son caractère pouvait déplaire ou donner le tournis, mais elle n’était pas prête de changer pour autant.

"C’est vrai, d’ailleurs si tu en as d’autres des nouvelles comme ça, je te conseille de tout me balancer de suite, comme ça c’est fait !"

Bien sûr elle plaisantait. Elle doutait fortement qu’il ait encore quelque chose à lui dire d’aussi sérieux. Mais sait-on jamais.

Edward n'avait jamais aimé être comme les autres, il avait toujours eu envie de marquer les esprits. Même si ce n'était pas par le fait d'être célèbre, car il n'avait pas les épaules assez solides pour ça. Mais être différent, c'est tout ce qui comptait pour lui, ne pas être le mouton de la masse. Bien sûr, il aurait pu faire comme le font certains, sexe, drogue et alcool, mais il se détruirait en même temps et ce n'était pas le but recherché. Son but était d'être remarqué sans se détruire, en plus, sa femme n'aurait jamais accepté ce genre d'excentricité. Elle avait déjà accepté les tatouages et la coupe de cheveux, mais il avait dû arrêté de mettre des piercings. En même temps, elle ne vivait pas avec un porte-aiguille vivant, comme elle le disait elle-même. Alors, Edward avait ôté les piercings, mais il gardait sa coupe de cheveux et sa coloration très kitsch. Encore, là, si cheveux étaient verts, il fallait qu'elle attende de le voir avec des cheveux roses pâles. Il sourit à sa remrque et à son compliment pour tenter de se rattraper au branches et il dit calmement.

"C'est parce que tu ne me connaît que comme ça. Mais si tu m'avais connu avec ma coupe de cheveux courtes et mes cheveux blonds, tu ne dirais pas la même chose."

En même temps, il n'avait pas vraiment tort, personne ici ne le connaissait avec les cheveux courts. Mais sa couleur de cheveux était passée du vert au rose, au bleu, au noir (et oui, un peu de classique), puis au rouge, pui au bleu, puis au naturelle et au vert,... Enfin, bref, il avait changé un an, plus de trente-six fois de couleur. On pouvait aisément dire que Edward était un éternel insatisfait de sa couleur de cheveux. Mais c'était pas vraiment ça, en fait, il aimait bien associé une couleur de cheveux à ses humeurs, ou à ses pensées du moment. Il avait même été jusqu'à apprendre à faire ses mélanges de couleur pour sa propre coloration. Et puis il ne faut pas oublié qu'il se voyait comme l'une de ses toiles, une toile en perpétuelle évolution. D'où sa coupe de sourcil et de barbe extravagante.
Les gens qui pouvaient voir les deux jeunes gens auraient pu penser à pleins de choses, mais bien peu aurait pu imaginer qu'ils étaient en froid à peine quelques minutes plus tôt, à moins de les épier. Mais personne ne pouvait les épier facilement au milieu de la plage. Si Elena avait changer de comportement, Edward avait aussi changer, même si c'était plus subtile. Bien sûr, il était très énervé quelques minutes avant, mais il était obsédé à l'idée de lui expliquer la vérité et maintenant que c'était fait, il était plus tranquille, comme apaisé. Au moins, les choses étaient claires, même si une certaine tension subsistait, cette tension était principalement de la gêne, celle d'Elena qui ressemblait involontairement à Samantha, la femme d'Eddy et la gêne d'Ed qui avait la copie conforme de sa femme face à lui. Il espérait surtout que sa gêne disparaitrait entre eux au fur et à mesure.
La jeune femme répondit à Edward qu'elle était d'accord, même si elle ne se teindrait pas en brune. Elle ajouta qu'elle se trouvait dans cette situation pour la première fois. Edward eut un sourire amusé avant de répondre.

"Je crois que c'est pas tous les jours qu'un type débarque pour dire que tu ressembles à sa femme décédée. D'ailleurs, si c'était le cas, je crois que tu aurais un sérieux problèmes sur les bras et je te rassures, ma femme était fille unique. Donc elle a pas de jumelle cachée. Peut-être que quand j'aurais bien assimilé le fait que tu est so sosie, tu pourras en brune, après tout, je ne vais pas te dire quoi faire de tes cheveux."

La jeune femme ne semblait pas vraiment à l'aise, mais elle parviendrait à oublier cet état de fait avec le temps. Comme Edward mettrait de côté cette ressemblance pour pouvoir passer à autre chose. Même si cela ne se ferait sans doute pas en un jour, après tout, Rome ne s'est pas construite en un jour. Edward connaissait le comportement presque lunatique des gens, mais après tout, il était un peu pareil sur les bords. Sur un ton amical, la jeune femme demanda de lui révéler d'autre secrets du même genre, s'il en avait. Edward aurait pu parler de sa fille, mais il s'abstint, pourquoi parler de ça avec une parfaite inconnue, même si elle ressemblait à Samantha, elle n'était pas elle et cela faisait une grosse différence. Avec un petit sourire, Edward répondit doucement.

"Là, sur le coup j'ai rien d'autres, mais si j'en trouve, je te préviens."

Au moins, les deux jeunes gens arrivaient enfin à plaisanter. Ce qui constituait une grande amélioration entre eux.

Maintenant qu’elle le connaissait, elle n’arrivait pas à se l’imaginer avec des cheveux « normaux ». Il avait toujours arboré des couleurs originales cette semaine passée, alors lorsqu’il lui avoua qu’il était blond à l’origine, Elena fronça un instant les sourcils tout en le toisant. Non, elle n’arriverait pas à s’y faire. Lorsqu’on a l’habitude d’une tête, il est difficile de s’en défaire. Ca valait également pour elle. Depuis toute petite, elle avait gardé ses cheveux blonds. Sa mère lui avait proposé plus d’une fois d’aller chez le coiffeur faire quelques mèches voire même faire une teinture si elle le souhaitait. Ca n’avait jamais fonctionné. En réalité, El était fière d’être blonde parce que c’était la seule chose qui la reliait à sa mère biologique. Bien que ses parents n’avaient pas pu obtenir son nom lors de l’adoption puisqu’elle était née sous X, ils avaient tout de même réussi à savoir à quoi elle ressemblait. Et d’après leur description, Elena était son portrait craché. Petite consolation quand on apprend que sa mère (et son père sans doute) nous a abandonné sans vouloir qu’on la retrouve. Enfin, le passé était le passé, n’est-ce pas ?

"Je peux savoir ce qui t’a donné envie de changer de coupe, et de couleur ?"

La curiosité incarnée, Elena était tout à fait imprévisible. Il y avait encore quelques minutes elle lui criait dessus, voilà qu’elle cherchait à en apprendre plus sur lui. Tant que ça ne le dérangeait pas, elle en serait ravie. Autant commencer sur de bonnes bases tout de suite non ? Ne changeant pas vraiment de sujet, ils abordèrent la ressemblance flagrante de la jeune femme avec la défunte femme d’Edward. Encore assez déboussolée par cette nouvelle, Elena allait devoir vivre avec à présent. Elle ne savait pas encore si sa relation avec lui changerait avec le temps, mais ce secret risquait de jouer gros à l’avenir. Pour rassurer son interlocuteur mais aussi parce que c’était la vérité, la jeune blonde promit de ne jamais devenir brune. Il avait déjà eu un choc en la voyant ainsi, alors si elle arborait la même couleur que sa femme il risquait d’avoir une attaque ! Et même si elle ne pouvait pas dire qu’elle l’appréciait, elle n’était pas sadique à ce point. Ce genre de blague n’était pas son genre, bien qu’elle en connaissait un rayon à ce sujet.

"Je suis fille unique également" du moins c'était ce qu'elle pensait étant donné qu'elle ne connaissait pas ses parents biologiques. "J'ai toujours fait ce que je voulais avec mes cheveux, mais depuis 19 ans ils sont blonds, je n'ai pas l'intention de les changer. Je les aime comme ça... Ca me fait bizarre de parler de ça avec un mec ! D'habitude c'est entre filles qu'on fait ça !"

Les coiffeurs et l'esthétique n'étaient d'habitude pas des sujets de conversations pour les hommes. A part ceux qui sont extrêmement soignés. Ce n'était pas une critique, simplement un constat. Fermant un instant les yeux, Elena savoura la chaleur du soleil sur sa peau, tandis qu'un sourire naquit sur ses lèvres.

"Tant mieux. J'en ai eu assez pour aujourd'hui, voire même pour toute ma vie !"

Rouvrant les yeux, elle tourna la tête pour croiser ceux d'Edward. Avec tout ça, elle ne savait plus trop quoi penser de lui. Il lui faudrait sans doute plusieurs jours pour remettre ses idées en place. En attendant, elle ne voulait pas casser l'ambiance, depuis peu amicale. Elle demanda alors, l'air de rien :

"Alors tu es un KAPPA. C'est bien ?"

Grâce à ses confrères ALPHA, elle en connaissait déjà un rayon sur les différentes confrérie de l'université. Même si elle n'écoutait pas les préjugés ou les on-dits, elle n'avait pas d'affection particulière pour les KAPPA. Son accroche avec Edward y avait contribué en partie il fallait l'avouer.

Savoir que le jeune homme aux cheveux bigarrés était blond à l'origine sembla étonné Elena et il y avait de quoi. Imaginez qu'un type que vous connaissez arbore six couleurs de cheveux différentes en une semaine, allant parfois jusqu'à avoir deux couleurs en même temps et qu'il vous dise qu'il était blond naturellement, cela aurait de quoi surprendre. Surtout si vous ne l'avez jamais vu avec des cheveux blonds. Voilà un peu ce qu'Elena avait vu. Un type avec des cheveux tantôt bleus ciel, tantôt verts, tantôt violets et tantôt bleus et noirs. A aucun moment, le texan n'avait arboré sa couleur blonde naturelle. Du coup, il était normal que la jeune étudiante doute un peu des dires d'Eddy ou du moins, qu'elle soit surprise. Mais le jeune homme était on ne peut plus sérieux. Bien sûr maintenant, à cause des décolorations successives, ses cheveux étaient plus blanches que blondes, mais c'était ainsi et c'était aussi son choix. Il savait parfaitement que la coloration capillaire supprimerait la pigmentation de ses cheveux. La jeune femme revenu de sa surprise demanda pour quelles raisons il avait choisi de changer de coupe de cheveux. Le jeune homme laissa échapper un petit soupir. Edward se remémora la première coloration qu'il avait faite.

Avant de se teindre les cheveux en rouge, il avait laissé ses cheveux coupés au bol poussés durant de longs mois. Lorsque ceux-ci avaient atteint un peu près ses épaules, il s'était rendu chez son coiffeur et lui avait demandé de le teindre en rouge. Bien sûr le coiffeur surpris avait demandé s'il était sûr de vouloir se teindre en rouge. Edward avait répondu avec un sourire qu'il était sûr. Le coiffeur avait bien entendu voulu réduire un peu les cheveux, pour que le jeune homme est sa coupe de cheveux habituelles, mais Ed lui avait demandé de ne pas les coupés. En fait, il avait voulu plaire à Samantha, la jeune femme dont il était amoureux. Il savait qu'elle aimait les hommes aux cheveux longs. Cependant, pour attirer l'attention, car il se savait trop quelconque, il avait décidé de jouer sur la différence et donc de se teindre les cheveux. Lorsqu'il sortit de chez le coiffeur, bien entendu son père péta un câble, mais son frère, Matthew et lui-même parvinrent à convaincre leur père de laisser cette coupe de cheveux. Il avait bien évidemment réussi à séduire Samantha, puisqu'elle était devenu sa femme et il avait pris l'habitude d'avoir des cheveux longs et la teinture était devenu une sorte de toile en perpétuel évolution.

Revenant de ses souvenirs, il répondit calmement à la jeune femme.

"En fait, Samantha aimait les mecs aux cheveux longs. Et pour la couleur, comme je suis un type qui aime l'art, je vois mes colorations successives comme une toile en mouvement. Tout simplement."

Edward était un type qui changeait assez souvent d'humeur, mais qui le faisait toujours pour de bonnes raisons. Même si quelques minutes plus tôt, il avait haussé le ton avec Elena, s'était pour bien se faire entendre. Il n'était pas vraiment en colère après la jeune femme, peut-être après son entêtement, mais pas après la jeune femme elle-même. De toute façon, il savait que c'était un malentendu et à présent qu'il était réglé, Edward et Elena parviendrait sans doute à s'entendre un peu mieux. Malgré tout, il était normal qu'avec un tel malentendu, les deux jeunes gens se soient retrouvés à se disputer de la sorte. Elena aurait sans aucun doute du mal avec cette histoire de ressemblance flagrante. Mais elle s'y ferait avec le temps et finirait par oublier cette ressemblance le tout était que le jeune homme ne lui rappelle pas cette ressemblance. Il allait donc devoir prendre sur lui pour ne pas avoir l'impression de voir sa femme dans les traits de la jeune femme, même si elle lui ressemblait énormément. De toute façon, Edward était du genre à faire facilement la différence, entre la ressemblance et le vrai. Il ne devrait donc avoir aucun mal à ne pas voir Samantha dans Elena. Le jeune femme répliqua qu'elle était fille unique ce qui fit sourire Ed, mais un sourire discret. La jeune femme donna également une indication plutôt légère sur son âge, mais Edward nota que Elena ne risquait pas d'être ni sa femme, ni la jumelle de celle-ci et surtout pas sa soeur, même cadette. En effet, par déduction, Elena et Samantha avait six ans d'écart. Et Edward connaissait déjà Sam, puisqu'elle était une amie d'enfance de son frère. De plus, comme ils habitaient relativement près l'un de l'autre, Edward aurait su si sa belle-mère avait été enceinte une seconde fois. Ce qui n'avait jamais été le cas. La fin de la phrase de l'étudiante blonde fit sourire Ed qui se retint de rire. Il répondit calmement.

"C'est ça qui fait aussi ma différence. J'aime parler de ce genre de choses. Toutefois, je suis plus modéré que certaines demoiselles."

En disant cela, il n'avait visé personne en particulier, mais il savait que certaines personnes étaient des pipelettes pas possible. Il ne dira pas qui, mais il n'en pensait pas moins. D'ailleurs, ce côté coquet de sa personne lui permettait d'avoir de nombreux sujets de conversation, puisqu'en plus, sa femme était versé dans les sujets préférés des hommes, voitures, filles et tout ce qui peut aller avec. Edward sourit à la remarque de la jeune femme. Nombreuses sont les personnes qui auraient été choqués d'apprendre ça et surtout qui l'auraient mal pris. Mais finalement, avec un certain recul, Elena avait pris cette nouvelle avec philosophie. Pourtant, s'il était tombé sur certaines filles un peu trop sûres de leur physique, elles auraient malgré tout pris ça pour une tentative maladroite et complètement idiote de draguer. Pourtant la jeune femme ne semblait pas surprise. Même si elle était choquée, elle le cachait un peu près bien. La petite nouvelle de l'université, finit par changer de sujet. En fait c'était une question qui tue. Souriant, le jeune homme finit par répondre calmement.

"Disons qu'il faut aimer les maths, les calculs et surtout prévoir et réagir lorsqu'on a faux. Mais c'est assez passionnant."

Edward avait toujours besoin de frisson aussi bien dans son job que dans sa vie, c'est pour ça que parfois, il avait fait les mauvais choix et avait risqué sa vie et celle de ses proches sans raison valable. Mais maintenant qu'il avait décidé de calmer un peu les choses pour sa fille, il se devait de ralentir le rythme et trouvait où avoir ses coups d'adrénaline ailleurs. Le business, comme on dit, était idéale pour lui. Le seul risque qu'il prenait était la perte de sommes d'argent assez importantes. Il reprit avec un ton calme.

"Et toi, tu es de quel confrérie?"

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