Another fight?? (Pv Ethan)

Encore une journée à rien foutre parmi tant d’autres. J’ai pas de programmation parce que Riley est je sais pas trop où, même chose pour Serena, et Roméo, encore pire. J’trouve pas Vanessa non plus. A croire qu’ils ont tous décidé d’me délaisser, ces « super » amis. Bref, si c’est comme ça, j’ai qu’à m’écraser devant la télévision et faire semblant d’être intéressé par ce qu’il s’y passe pour faire croire aux gens que j’fais quelque chose d’intéressant. J’m’écrase dans le fauteuil et ouvre la télévision à l’aide de la télécommande sale et pleine de graisse de chips. J’suis habitué maintenant, pas la première fois qu’elle est dans cet état. Même si y’a autant de filles que de gars, la plupart du salon reste sal. J’m’en fou, j’ai beau pas vraiment aimer la saleté, j’vais pas ramasser après tout le monde. Ils vont me prendre pour leur « bonne » et me faire faire le ménage à chaque fois. Pas question ! J’suis trop cool pour ce genre de truc. Bref, je zappe et… Rien. Rien d’intéressant, comme d’habitude. Ils sont même pas foutus de mettre le bordel de satellite pour qu’on ait au moins quelques programmes intéressants. Même le sport est nul à regarder parce que c’est que des reprises de l’année passée et celle d’avant. A croire que parfois ils ont pas d’argent pour combler les élèves. Pourtant, ils sont toujours entrain de rénover la moindre petite chose qui casse dans l’école. En parlant d’école, ça fait pas longtemps qu’on est rentré et j’commence déjà à m’emmerder. J’attends juste qu’un autre Delta propose de faire une fête de la mort. J’ai des idées et elles vont déchirer, ces idées. M’enfin, pour l’instant, tout c’que j’ai à faire c’est regarder la télé et penser… Penser à quoi ? Ofél… Non ! J’penserais pas à cette fille qui me fait des scènes à chaque mouvement que j’ose effectuer devant elle ! Bon, voilà, j’y pense maintenant. Fallait vraiment que ses cheveux bruns, ses yeux bruns, sa bouille d’ange et son corps parfait surgissent dans mon imagination, hein ? Au moins y’a personne qui pourra savoir que j’pense à elle sauf si j’en parle. Et vu que les environs sont plutôt libres – donc personne assis à côté de moi – pas de chance de me faire « prendre » à penser à Ofélia Maé Woodsen.

Wow. J’savais pas que j’avais quelque pouvoir que ce soit. J’ai pensé à elle et pouf ! Elle est apparue. J’vois que les gens la dévisagent et qu’elle s’en fout. Elle a bien du caractère, Ofé. Elle vient s’asseoir à mes côtés et critique c’que je regarde à la télé. J’sais même pas c’est quoi le titre, alors j’vais pas argumenter. J’vais juste lui dire…

ETHAN ; « Mes goûts sont parfaits. Ose pas les juger. Et toi, tu lis un magasine de sport destiné aux mecs. Donc, j’crois pas que tu sois très bien placée pour parler. » dis-je en rajoutant un sourire très suffisant.

Ofé me regarde, vexée. Bah quoi ? J’ai fais que dire la vérité. Elle l’a cherché en me disant que mes goûts cinématographiques étaient pourris. Bref, elle me regarde d’un regard noir qui me fait bien rigoler. J’ai envie de lui prendre les joues rien que pour la faire énerver, mais j’veux pas me disputer, encore une fois. Enfin, pas maintenant. Parce que quoi qu’on fasse, on finit toujours par se disputer. Après, on se retrouve et on fait comme si de rien était… Mais bon, elle est ici… Oh ouais, elle est là, dans la section « Delta Economist ». Qu’est-ce qu’elle y fait au fait ? À c’que j’sache, elle est dans la même confrérie que Vanessa, sa meilleure amie. Et j’crois pas qu’elle ait grands amis dans cette confrérie, à part moi – si on peut qualifier notre relation d’amitié – pour venir rendre visite à quelqu’un. Alors peut-être qu’elle est tout simplement venue me voir… Mais non, arrête d’te faire des illusions, Ethan. Pourquoi Ofélia voudrait me voir moi et pas quelqu’un d’autre ? Après tout, j’suis sûr qu’elle doit avoir des centaines, des milliers prétendants. Bref, j’me retourne vers elle et lui sourit toujours. Ce qu’elle peut être mignonne avec son expression « fâchée ».

ETHAN ; « Je disais ça comme ça, tu sais… Au fait, qu’est-ce que tu viens faire ici ? T’es vraiment venu me voir ou tu passais parce que t’aimes te faire regarder de travers par les gens ? »

C’est connu, notre confrérie et la sienne s’entendent pas à merveille. Alors c’est carrément impossible qu’elle vienne voir un de ses « amis ». À moins qu’elle en ait en cachette. Mais bon, avec elle on sait jamais… J’sais jamais à quoi m’attendre, alors un ami dans le clan ennemi, c’est pas ça qui va me surprendre…

C’est fou ce qu’Ofelia m’a manqué durant l’été. C’est vrai que j’y ai jamais pensé avant, mais maintenant j’m’en rends vraiment compte parce que ça m’a carrément frappé. Sa beauté, ses « répliques insultantes » et tout ce qui vient avec la superbe Ofelia, tout ça m’a manqué. Est-ce que j’vais lui dire ? Non. Jamais. J’refuse d’avouer à Ofe qu’elle m’a manqué, parce qu’elle va se faire un plaisir de rire de moi et que j’aurais l’air paumé et désespéré. Ça se fait pas, pour un mec, de dire à une fille qu’elle lui a manqué, excepté s’ils sortent ensemble. Et même là, ça reste à voir. D’habitude, c’est la fille qui dit « tu m’as manqué » et le mec se contente de répondre « toi aussi, tu m’as manqué. » Enfin, j’parle par expérience. Parce que pour moi, ça a toujours marché de cette manière. J’me suis jamais laissé avoir par les « pièges » que les filles me tendaient quand je sortais avec elle. Jamais été mon truc de dire « je t’aime », qu je le pense ou pas. Peut-être que si j’finis par sortir avec Ofelia, ça va changer. Mais bon, faudrait premièrement qu’elle ressente quelque chose pour moi, que j’ressente quelque chose pour elle et qu’on se décide à faire quelque chose si tout ce que j’viens de penser arrive. A moins que les sentiments planent dans l’air. Mais ça aussi, ça m’étonnerait.

« Ouais, bah le film j’allais le changer de toute façon. Il est mauvais. Et y’a rien d’autre à la télé… »

Ofe s’assied, rétorque au fait que j’lui aie fait remarqué qu’elle lisait un magazine de sports et ose me prendre la télécommande des mains. Eh bah, pour m’énerver, elle a l’étincelle spéciale en elle… L’amitié, enfin ce qu’on a, entre nous deux est… Spéciale. On s’emmerde, on se parle, on rit, on se dispute encore. C’est comme un cercle vicieux. Parfois j’en ai marre qu’on se dispute, mais ça fait partie de notre quotidien. Et de toute façon, on est tellement différent que ça m’étonne pas qu’on se dispute presque à chaque fois qu’on se voit. Ça dure depuis 1 an, c’est pas prêt de changer. J’me souviens encore de notre rencontre comme si c’était hier. Mais pour un mec, c’est bien trop « pas virile » de se souvenir de sa première rencontre avec fille avec laquelle on sort même pas. Et la raison pour laquelle j’m’en souviens, c’est parce qu’on… En fait, je sais pas. Tout ce que je sais, c’est qu’elle est encore vivante et que moi aussi. Parce que oui, on se dispute sauvagement la plupart du temps et que non, elle m’a pas encore étouffé dans mon sommeil… C’est plutôt positif. D’habitude je fais rager les gens me bats presque avec eux. Non, pas les gens, les gars de ma confrérie. C’est toujours drôle, toujours… Bref, je lui pose une question et elle finit par me répondre…

« Alors comme ça tu t’ennuyais chez toi et t’as décidé de venir me payer une visite. Ahh, comme c’est chou de ta part. J’ai pas besoin d’être le bouche-trou de quelqu’un, tu sais ? Et oui, effectivement, les gars me posent des questions et je leur réponds que c’est pas de leurs affaires. J’ai rien à leur prouver, et j’ai aucun compte à le rendre sur les gens avec qui j’décide de traîner… »

Oh, maintenant elle change de chaîne, non mais elle se permet ! Elle aime vraiment le danger, c’est pour ça qu’elle fait exprès de me provoquer… Mais rien que pour l’énerver, j’vais rester calme. Elle va essayé de trouver quelque chose d’autre pour me faire rager. Je le sais, je le sens. Elle est ça, ma Ofelia. Maintenant, place aux questions. Ce que j’ai fais de mon été ? Hmmm…

« Ouais. J’ai rencontré des gens intéressants. J’ai voyage pendant 2 semaines avec mes parents. J’suis retourné à Chicago, c’était cool. J’ai revu des anciens amis. Des filles avec qui j’avais de bons contacts là-bas. Elles ont grandi et… Wow, elles sont belles aujourd’hui ! J’ai aussi joué au foot, j’suis sorti avec mes amis, j’ai fais quelques conneries… M’enfin, un été plutôt normal… Toi ? »

J’meurs d’envie de voir ce qu’elle va me dire après que je lui ai dis que les filles de Chicago étaient belles. Même si c’est faux, la tactique marche toujours. Si elle répond qu’elle a vu des tonnes de mecs j’aurais envie de les tuer. Mais ça sera pour me rendre la monnaie de ma pièce parce que j’ai essayé de la rendre jalouse en disant que j’avais revu plein de filles… Ahh, ce que j’peux aimer énerver Ofelia Maé Woodsen.

Ofelia est assise à côté de moi, et j’peux sentir son parfum, il m’envoûte. Même le moindre compliment à propos de quoi que ce soit, je lui ferais pas. Les gens écoutent trop aux portes, et elle pourrait se poser des questions à propos de ce que j’ai dis, donc j’vais me contenter de me taire. Honnêtement, devoir garder tout ça pour moi tandis qu’elle est juste à côté de moi, tandis que j’pourrais être entrain de l’embrasser, sentir sa douce peau contre la mienne. Ça m’enrage. Et tout ça pourquoi ? Parce qu’on est trop différent pour aller ensemble, parce qu’elle fait partie d’un autre clan, parce qu’elle… Elle ressent rien pour moi. Enfin, je sais pas si c’est vrai, mais je doute quand même qu’elle ressente quelque chose.

« Je plaisante, Woodsen. Tu peux rester autant que tu veux, ça me dérange pas. Enfin, tu me déranges pas… »

Au contraire, si elle venait me voir tous les jours j’crois que j’serais plus heureux. Mais les autres se douteraient de quelque chose, et ça, je veux pas. Les gens ont pas besoin de connaître tous les détails de ma vie privée. C’est vrai que j’ai avoué à Vanessa avoir des sentiments pour Ofelia, mais c’est seulement parce que je lui fais confiance, et qu’elle m’a juré de rien dire à qui que ce soit. Comme quoi, j’saurais que c’est elle, si ça s’échappe. Mais bon, c’est pas Vanessa le plus important en ce moment, c’est le fait qu’Ofelia soit là. Qu’elle m’ait manqué pendant l’été et que j’aurais aimé avoir son numéro de téléphone rien que pour le plaisir de l’avoir. Pour voir si j’avais osé appelé, est-ce qu’elle aurait répondu. Enfin, plein de stupidités comme ça. Etant donné qu’on est pas de grands amis, j’pouvais pas lui demandé son numéro à la fin de l’année passée. Maintenant j’pourrais sûrement, mais ça aurait l’air louche. Comme j’y ai déjà pensé, j’veux pas qu’elle se fasse des illusions. Je l’aime bien, Ofelia, mais j’sais pas si on va pouvoir allé plus loin. Pas parce qu’on est dans deux clans différents, parce que bon Dieu, tout le monde sait que je m’en contre balance. Mais parce qu’on est différent. Elle est plutôt fragile, et moi j’ai pas l’habitude de m’attacher aux gens… Mais j’me suis attaché à elle… Je sais plus c’que j’dis… C’que j’pense, en fait. Elle est là, prêt de moi, je sais pas comment réagir. Je souris, elle sourit. Je boude, elle boude aussi. On finit par se disputer et c’est jamais beau. Et pourquoi ? Pour des broutilles ridicules. J’donnerais même pas d’exemples, tellement c’est ridicule. Et puis bordel à la fin, j’tiens trop à elle pour la perdre sur un coup de tête. J’aime pas nos disputes, parce que la plupart du temps, ça finit que j’dois allé m’excuser, ou qu’elle vienne s’excuser, mais ça prend des lustres, parce qu’on est tous les deux trop fiers pour avouer qu’on a eu tort. Le truc dont j’ai peur en ce moment, c’est qu’on se dispute une fois pour toutes et qu’on se reparle plus après. Je sais pas à quel point ça m’affecterait, mais ça le ferait. Même si j’ai « peur » de sortir avec Ofelia, j’veux qu’elle reste près de moi, en tout temps. Comme ça j’serais sûr de pouvoir penser à elle en toute tranquilité, et la savoir près de mon cœur, de moi, ça va me réconforter…

Hmmmm, alors comme ça miss Ofelia Maé Woodsen est jalouse parce que mes amies de Chicago sont belles ? Ça paraît rien que dans son attitude, qu’elle est jalouse. J’aimerais tellement pouvoir lui soutiré plus de réactions de la sorte pour savoir plein d’autres trucs. Mais bon, j’vais pas abusé non plus. Et c’est vrai qu’elles étaient belles, les filles de Chicago, mais qu’est-ce que j’en ai à faire d’elles, moi ?

« Elles avaient pas toujours des décolletés, comme tu sembles le penser. Elles étaient belles naturellement. Mais pas autant que toi… »

Et un clin d’œil à la fin pour couronner le tout. Elle rougit et je souris. Décidément, j’suis trop fort… Vanessa avait peut-être raison finalement, peut-être bien qu’Ofe a des sentiments pour moi. Mais vu que j’suis pas sûr, j’reste sur mes gardes. J’tiens pas à me faire briser, même si c’est par une fille aussi belle et unique qu’elle…

Voilà qu’elle se met à me parler de la fête… J’ai la tête de quelqu’un qui va à des fêtes ? En fait, oui. Parce que ma confrérie est bien connue pour faire que ça, des fêtes. Mais ce genre, j’sais pas. Elle l’a précisé elle-même, pour une fois qu’elle est pas organisée par les Delta, pourquoi j’prendrais la peine d’y aller ?

« Je sais pas. J’y réfléchie encore… Mais si tu veux, on y va ensemble. J’suis sûr que les stupides journalistes vont se faire un plaisir de publier ça dans leur journal à la con. Ça va me faire, et t’as pas l’air d’être contre non plus. Alors, on y va ensemble ? »

Wow. Ethan Adriel Parker vient de sortir un peu des « couilles » qu’il avait dit à Vanessa qu’il avait. Non mais sérieusement, je savais que j’ferais un pas un jour. Mais sec comme ça, j’m’en doutais pas. J’me surprends moi-même. Comme quoi je peux me réservé des surprises même à moi. Bref, Ofelia sourit, ça veut dire oui ? Ou qu’elle va plutôt me rembarré et rire de moi ? Jusqu’à maintenant, tout se déroule bien, alors j’vois pas pourquoi on se disputerait… À moins qu’elle ait quelque chose à me reprocher, ce qui serait pas la première fois…

Alors elle essaie de jouer à la dure avec moi ? Faut que quelqu’un – moi – lui apprenne qu’elle peut pas se la jouer « bossy » partout où elle passe. Pour l’instant, je la laisse faire. Pas envie de m’emporter pour rien et qu’on se dispute encore pour un rien. J’veux que ça soit… Calme, pour une fois. Elle est venue en paix, on va resté en paix. Si elle emmène un sujet qui nous fait nous disputer, ce sera sa faute, et non la mienne. J’ai rien fait après tout… Et c’est pas moi qui a dit qui resterait même si on me « mettait à la porte ». Bref, c’est sûrement ça que j’aime chez Ofélia. Le fait qu’elle ait du caractère ! Pas le genre de fille qui se laisse piétiner et qui sait ce qu’elle veut. Enfin, j’crois qu’elle sait ce qu’elle veut. Et j’espère aussi que j’fais partie de ce qu’elle veut. Ça m’aiderait beaucoup pour savoir si j’dois lui faire part de mes sentiments ou pas. Même après c’que Nessa m’a dit, je doute. Pourquoi ? Parce que j’ai toujours été comme ça, j’veux pas m’embarquer dans n’importe quoi non plus. J’sais qu’on ferait un beau couple, Ofé et moi. J’suis quand même beau, et musclé. Et enfin… Elle est belle, sexy et elle a tout ce qu’il faut pour me rendre heureux, si on peut dire ça comme ça. Le truc, c’est qu’elle le sait pas. J’sais pas comment lui en faire part non plus… Et de toute façon, faut que j’aie le temps de revenir du fait que j’réalise vraiment que j’veux être avec Ofélia Woodsen. La brunette la plus jolie de tout le campus…

« Ah… Alors même si j’t’avais mis dehors, tu serais restée ? C’est bon à savoir. »

Très bon à savoir même. Ça veut sûrement dire qu’elle tient un tant soit peu à moi… Ou pas. J’me fais peut-être que des idées. J’sais pas quoi penser quand elle est aussi près de moi. J’sais pas comment réagir face à elle. C’est vrai qu’on se parle, qu’on se dispute aussi. Sauf que c’est toujours parce que j’repousse ses pensées et j’me renferme. Je l’envoie baladé par la même occasion et elle revient en force avec des répliques aussi sanglantes que les miennes. J’déteste me disputer avec elle. Ça tourne toujours au fait qu’on doive aller s’excuser l’un à l’autre après, comme des gamins. J’suis plus un gamin, ça fait un bon moment. J’tiens pas à agir comme un. Et de toute façon, un gamin serait pas aussi intelligent et il aurait pas des problème de filles, même s’il en cherche pas. C’est vrai quoi, j’aurais préféré tout sauf des problèmes de filles. Pas que j’en aie des tonnes. Juste que celles qui sont moins désirables que les autres, j’aimerais qu’elles me foutent la paix et que j’puisse marché normalement dans les couloirs sans que les filles me fixent et commencent à chuchoter je sais pas trop quoi dans l’oreille de l’autre. Et ce qui me tue… Elles rient par la suite. J’suis supposé me sentir comment moi par rapport à ça ? Soit c’est positif, soit c’est négatif. Mais j’lis pas dans les pensées des gens, alors j’peux pas savoir. Bref, j’ai fais un compliment à Ofe… J’suis plutôt fier de moi, elle a l’air d’apprécier. Ça arrive pas souvent, et surtout venant de ma part c’est surprenant…

« Ouais. J’ai beau avoir l’air un sans-cœur, j’en ai un. Et j’peux être gentil parfois. Mais ça dépend avec qui. Donc considère toi chanceuse. », dis-je en faisant un clin d’œil.

Ofé est belle quand elle sourit, c’est une certitude. J’pourrais la complimenter sur ça aussi, sauf que ça serait un peu trop pour une seule fois. Peut-être que j’lui dirais une autre fois… Comme à la fête, ça serait une bonne occasion. Surtout pour faire parler les gens du journal… Raaah, ces rats qui sortent de nulle part et qui publient n’importe quoi, ça m’tape sur le système, c’est pas croyable. En regardant bien Ofe, j’remarque qu’elle a rougi. Finalement, mon compliment a vraiment fait effet, peut-être que moi aussi, mais ça reste toujours à voir. J’sais pas si j’devrais osé lui demander de sortir, rien qu’elle et moi, juste pour sortir. Genre aller prendre un café ou autre, ça serait bien. Mais connaissant Jaynna, elle va sûrement trouvé un moyen d’gâcher le moment. Je l’aime, ma sœur, c’est sûr. Mais qu’elle effraie toutes les filles qui s’approchent de moi, c’est pas le pied. Je fais comment moi pour m’amuser après ? Bref, c’est pas grave. Suffit qu’elle le sache pas et elle fera rien. Et elle le découvrira pas non plus, sinon j’suis dans rien de bon. Bref, maintenant on reparle de la fête… Elle y va avec quelqu’un… Bordel ! Moi qui pensais que j’m’y étais pris assez tôt… Quoi que la fête est très bientôt, si non demain soir. Au moins c’est pas aussi pire que j’pensais, elle y va avec Nessa. Ça me dérange pas… Elle me propose un marché, j’suis très d’accord pour le marché.

« Ouais, ça me convient. On fait « semblant de se voir là-bas par hasard ». On sympathise, on danse, on boit. C’est parfait… J’suis bon à ça, t’inquiètes. »

Elle est rendue plus proche de moi. Ça serait tellement facile de l’embrasser… Mais j’vais pas le faire. J’veux pas risqué de gâcher le petit moment de paix qu’on passe ensemble. Ça serait trop dommage, sérieux… En plus que pour une fois j’me suis décidé à lui demander à faire quelque chose au lieu de l’observer de loin. M’enfin, elle est toujours là, à quelques centimètres de moi. J’pourrais facilement m’approcher… Très facilement. Ce que j’hésite pas à faire. J’me déplace un peu pour me placer dans son angle et elle sourit. Je lui rends son sourire et m’approche encore. Ça y est… Nos lèvres sont collées. Etonnement, j’me surprends à bouger les miennes, et elle bouge les siennes aussi… On s’embrasse, pour la première fois depuis qu’on se connaît. Et ça doit bien faire 1 an… Ses lèvres sont douces, facile à manier… J’aurais jamais cru ça d’Ofélia, celle avec qui j’me dispute toujours pour des broutilles. Elle approche son corps du mien et j’passe mon bras sous son bras pour l’avoir plus près de moi. Wow, qui aurait cru qu’un jour j’aurais assez de courage pour embrasser Ofe… En plus qu’on soit dans ma confrérie. J’m’adonne à des jeux dangereux. Mais dites-moi, qui aime pas jouer avec le feu ?

J’en reviens pas, de c’que je viens de faire. J’ai embrassé Ofé après tout, et elle a pas réagi aussi mal que j’croyais. C’est… Satisfaisant, sérieusement. J’devrais peut-être faire ça plus souvent, moins de blabla plus de baisers ? Ça nous éviterait peut-être de commencer des disputes stupides, ouais… C’est une idée. J’ai eu les couilles de le faire, c’est Nessa qui va être contente quand un de nous deux va lui raconter. Ofé va sûrement le faire avant moi, vu que c’est sa meilleure amie, et c’est assez surprenant d’ailleurs qu’on ait Vanessa en commun, étant donné que nos fraternités peuvent pas se supporter. Faut pas toujours croire aux stupidités que les gens disent, sérieux. Si j’le faisais, j’aurais pas d’amis, et pourtant c’est pas ça qui manque autour de moi. En plus de ma sœur, je peux manquer de rien. Bref, le baiser qu’on vient d’échanger étant tendre, passionné. J’ai ressenti beaucoup d’trucs en même temps, donc c’est trop dur de mettre le doigt sur un en particulier. J’savais pas que j’pouvais ressentir ça pour une fille, avant. Je les traitais pas comme des moins que rien non plus, mais j’étais pas super intéressé. C’était plutôt elles qui me courraient après, et moi j’en avais rien à faire. Autre chose à faire que m’faire courtiser par des gamines immatures qui savent pas ce qu’elles veulent. C’est c’que j’avais comme image des filles avant… Sauf mes amies, c’est sûr. Et parfois même, elles agissaient comme toutes les autres, que j’trouvais connes, mais y’a toujours un temps dans la vie où nos amis passent pour des clones de la société. Bref, rien à foutre. Avant Ofélia, j’considérais pas les filles. Elle m’a carrément fait changer d’avis, et Vanessa aussi d’ailleurs, et j’sais pas pourquoi, mais en quelque part, ça me bouleverse qu’elle ait changé mon idée.

J’y peux rien de toute façon. Sa bouille d’ange aurait pu faire changer n’importe qui d’avis, mais ça, j’lui dirais pas. Pas comme tous les autres trucs cons que j’avais dis que j’lui dirais pas. J’veux pas trop abuser non plus en faisant des compliments à tout bout de champ. J’suis un bon gars, mais j’suis pas un lèche-cul, loin de là. M’enfin, c’est pas par ça que mes pensées sont prises, c’est par elle. La superbe brune qui se retrouve près de moi. On se regarde dans les yeux, pendant plusieurs instants. C’est intense, on bouge pas d’un poil. J’ai pas envie qu’elle s’en aille, j’la ferais rester ici avec moi pendant un bon moment. Sauf que mes imbéciles de colocs – enfin, genre Peyton, ou les autres qui me tombent sur les nerfs – viendraient m’emmerder pour rien et j’détesterais ça.

Va sûrement falloir que j’dise quelque chose, vu qu’elle m’a parlé, avant que j’l’embrasse…

« Ouais, justement. M’aurais fallu des tas de trucs pour te faire bouger. T’es tenace, c’est pour ça… »

J’rigole, et elle le sait, elle me remet le sourire…

« Et pour c’qui en est de sympathiser et danser, j’sais faire les deux, t’inquiètes. »

Et maintenant, la phrase qui tue.

« Beaucoup mieux que les disputes, tu dis ? Carrément le paradis. »

J’lui souris, un sourire sincère. Un sourire qui est pas souvent sur le bord de mes lèvres parce que j’ai la mauvaise manie de pas être très confiant envers les autres. J’dis pas que les gens peuvent pas me faire confiance, parce que c’est faux. Mais quand quelqu’un a la chance d’avoir ma confiance, faut qu’il/elle s’arrange pour la garder, parce que rancunier comme j’suis, si on me fait du tord, mon pardon est pas gagné…

Ofé se couche sur moi, et je la regarde. Elle détourne le regard… Intimidée ? Peut-être. Mais c’est pas grave. En autant que j’puisse la sentir près de moi, rien me dérange… Sauf peut-être elle… Merde !

« Hey Parker. Tu sympathises avec l’ennemi, maintenant ? »
« Dégage Peyton ! Tu m’gonfles. J’suis occupé, et contrairement à toi, j’arrive à la supporter, elle. »
« C’est ça ouais… Tu respectes pas une personne de ton clan et tu batifoles avec l’autre… Traitre. »
« T’as pas d’autres occupations de blondasse de ton genre à faire ? Sérieux. Pas envie d’argumenter avec toi. En c’moment, tout va bien, et tu gâches tout. Fais moi plaisir et va emmerder quelqu’un d’autre… »

Elle prend même pas la peine de répondre. Je l’ai sûrement choqué, comme toutes les autres fois où on a des altercations. Elle m’énerve ! J’me retourne vers la fille qui est accotée sur mes genoux. Archibald a le don de gâcher mes plans, c’qu’elle peut être… Trop.

« Désolé. C’était super Peyton à la rescousse. »

J’ai presque envie de sourire. Mais j’le ferais pas. Peyton a réussi à me faire perdre un peu de ma bonne humeur. Pas grave, j’lui revaudrais ça, une fois…

Je sais pas comment j’me suis retrouvé dans cette situation. Je sais même pas comment ça se fait que j’sois là, où je suis exactement, aujourd’hui. Tout ce que j’sais, c’est que j’en suis fier, et que j’échangerais ce moment pour rien au monde. Pas même de l’argent ou du shit – chose que je consomme plus depuis des siècles, et pour l’argent, c’est rien comparé à Ofélia. Bref, j’avais pas prévu ce matin en me levant que la fille sur qui j’ai des vues depuis un bon moment serait dans mes bras et qu’on se serait embrassé. Ouais, on traîne le plus souvent qu’on peut ensemble, Ofé et moi, mais c’est pour des broutilles stupides, et pour s’excuser l’autre partie du temps. On a des caractères bien différents, et changeants aussi, alors déjà là c’est un miracle qu’aujourd’hui on se soit pas pris la tête. J’trouve ça ridicule la plupart du temps, parce qu’il suffit d’une seule parole déplacée pour que tout parte en couille. Mais là, j’suis vraiment… Content ? Content de pouvoir profiter de ce moment, avec elle, et personne d’autre. Mais pas aussi content que la stupide Peyton vienne tout gâcher. Je peux pas la saquer, celle-là, et d’habitude, quand j’arrive pas à saquer quelqu’un, c’est jamais une bonne chose pour eux. J’suis pas un mec qui cherche à se battre avec tout le monde, c’est pas mon genre, mais quand on me cherche, on me trouve. J’sais me battre, c’est pas comme si je l’avais jamais fait avant. Avec mes mauvaises fréquentations d’autrefois, fallait bien qu’ils m’apprennent un truc positif. Quoi qu’en soit, se battre, c’est pas bon. Mais ça arrive…

« Si t’étais pas tenace… Me disputer pour des broutilles avec toi aurait pas été si… Amusant ? », dis-je en grimaçant.

« Non mais, plus sérieusement, j’suis d’accord avec toi. Les bisous c’est bien mieux que les disputes… »

Et c’est vrai, j’assume ce que j’dis, même si j’aurais pu répondre autre chose. Bref, maintenant, qu’est-ce que j’dois absolument savoir, c’est si on sort ensemble, ou si ce baiser a rien représenté du tout pour elle et qu’elle veut pas s’engager pour le moment. C’est vrai qu’il était passionné, et exquis, ce baiser, mais je sais peux pas lire en les gens comme dans un livre, c’est pas dans mes habitudes. Alors pour savoir si Ofélia veut plus sans trop la brusquer, faudrait que j’engage une conversation sur la situation en elle-même. Je sais pas si j’vais avoir le courage par contre, mais peut-être que j’vais faire une exception pour elle. J’ai jamais eu de vraie petite amie avant. Elles avaient toutes trouvé le moyen de me faire sérieusement chier, c’qui fait que j’avais plus envie d’avoir affaire à elles et elles se lassaient d’essayer d’me récupéré. J’les faisais courir, j’trouvais ça bien drôle, même si c’était loin d’être sympa. Elles l’avaient mérité. J’dis pas que j’suis la personne la plus juste sur Terre, mais si seulement elles comprenaient ce que ça faisait d’être à ma place, elles auraient compris pourquoi je leur accordais pas vraiment d’importance… Bref, Ofé m’embrasse de nouveau et m’dit que la petite intervention de Peyton va pas gâché le moment qu’on passe ensemble. J’espère, parce que sinon j’ai bien l’intention de lui faire payer quand j’la retrouverais…

« Ouais, mais bon. Peyton me tape sur le système, elle le sait. J’arrive juste pas à la supporter. Elle fait tout pour me faire énerver, donc voilà, quoi… »

Et bon, pour mes ex, j’étais trop occupé à faire autre chose dans la vie, plutôt que me consacrer entièrement à mes copines… Des trucs du genre : fumer avec des personnes que j’savais qui avaient une mauvaise influence sur moi. Boire avec d’autres gens qui avaient aussi une mauvaise influence sur moi. Et vu que j’essayais de m’intégré, j’le faisais sans répliquer… J’sais pas vraiment si j’devrais parlé de tout ça à Ofé… Peut-être qu’elle voudra rien savoir et qu’elle va me rejeté si j’lui dis. Pour une fois que j’tiens à une fille pour de vrai, j’voudrais pas tout gâcher en disant n’importe quoi et en croyant que j’peux déjà tout lui dire sans restrictions. Et tant que j’y pense, si j’veux qu’Ofé apprenne à me connaître, va falloir qu’on fasse plusieurs sorties en ayant comme seul but : en savoir le plus possible sur l’autre personne avant la fin de la soirée. J’y avais jamais pensé avant, mais j’connais pas vraiment grand chose sur elle. On a beau se connaître depuis une grande année, j’connais pas ses goûts… Ses couleurs préférées, le genre de musique qu’elle écoute. Quand on est ensemble, soit un sympathise, on regarde un film, on est dans une fête ou autres… Soit on se dispute. C’est dur de tout simplement aller vers elle et lui poser toutes sortes de questions stupides… Et si je l’avais fait, ç’aurait été des signes comme quoi j’m’intéressais à elle, et se prendre un râteau c’est la pire chose qui peut nous arriver, surtout si c’est en public…

Bref, plus j’y pense, et plus j’me dit que j’devrais lui dire ce que j’ai en tête… Ce qui sonnerait comme un rendez-vous, mais j’sais pas vraiment si elle le prendrait comme ça. J’aimerais beaucoup, par contre. Faudrait peut-être que j’lui propose et que j’attende sa réponse – qui je l’espère sera positive – au lieu d’me stressé à pas savoir…

« Dis Ofé… Tu crois pas que pour officialiser tout ça on devrait sortir… Genre, cinéma, ou autre… J’sais pas. Tu préfères quoi, toi ? »

On m’a toujours appris qu’il fallait donné le choix aux femmes. J’voudrais pas la brusquer en lui imposant quelque chose qu’elle veut pas faire. Ça va sûrement être notre premier rendez-vous, si elle aime pas l’endroit où on va du départ, j’crois pas vraiment qu’elle va aimé ce qu’on va y faire…