En coloc avec une FILLE ?! { PV }

Invité

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En coloc avec une FILLE ?! { PV } Loupiotte-franco02

« Je veux pas y alleeeeeeer ! »

« Tout se passera bien. »

« Non. »

« Si. »

« T'es pas Mme Irma que je sache ! Sinon trouve-moi les numéros du loto pour que j'arrête tout de suite les études ! »

« Une fille ... Et en plus une blonde. »

&

PREMIERE RENCONTRE

«

»

Elena était le parfait exemple de cette situation. Toute son adolescence s’était déroulée autour de questions sans réponses, qui ne concernaient qu’une seule et même personne. Sa rencontre avec Jeffrey avait fini par la briser, dans tous les sens du terme, bien qu’aujourd’hui rien ne laissait paraître qu’elle ait souffert dans le passé. Sa bonne humeur était revenue de même que son goût pour la vie et maintenant qu’elle intégrait l’université, elle n’avait qu’une envie : oublier le passé et aller de l’avant. En tant cas, elle était bien partie pour. Sa journée avait débutée avec une visite complète de l’université en compagnie d’autres petits nouveaux, puis elle avait finalement rejoint le dortoir des Alpha pour y déposer ses affaires et découvrir qui serait sa colocataire. Elena n’était pas difficile, elle n’avait pas d’exigence particulière pour sa voisine de chambre, mais elle espérait tomber sur une fille sérieuse qui n’aspirait pas à faire la bringue toutes les nuits au lieu de dormir. Le week end, c’était autre chose, mais durant la semaine, la jeune femme souhaitait un minimum de tenue.

En arrivant dans la maison de sa confrérie, elle tenta de se frayer un passage parmi les hordes d’étudiants présents avec leur bagage. Porter des ballerines n’avait pas été une si mauvaise idée que ça finalement, elle s’imaginait se prendre le talon dans les lanières d’un sac et se ratatiner sur le sol. C’aurait été une entrée remarquée, pour ça il n’y avait pas de doute, mais ce n’était pas vraiment son genre d’attirer l’attention sur elle. Pour le moment, tout ce qu’elle voulait, c’était se débarrasser de ses sacs de voyage et pouvoir confortablement s’installer dans sa chambre. On lui transmit le numéro de sa résidence et elle s’y rendit le cœur battant, curieuse de voir si sa colocataire était déjà arrivée. Devant la porte, elle soupira doucement puis toqua pour avertir de sa présence avant d’entrer. La chambre était vide, mais la présence d’un sac noir sur un des lits voulait tout dire. Déçue de ne pas avoir assouvi sa curiosité, elle hocha les épaules et se dirigea vers le lit de libre, installé contre le mur. Elle y déposa ses deux grands sacs en soupirant. Une fois libérée de ce poids, elle observa plus attentivement la pièce. Elle n’était pas très grande, mais c’était déjà beaucoup mieux que ce qu’elle croyait. Deux bureaux côte à côte remplissaient la pièce. Rien que d’imaginer les futures heures qu’elle passerait attablée ici, Elena en souriait de joie. Non elle n’était pas folle, mais les études l’avaient toujours passionnée et puis elle allait faire ce qu’elle aimait le plus : du journalisme. Une nouvelle fois, le regard de la jeune fille se posa sur le sac à l’autre bout de la pièce. Sa curiosité était telle qu’elle avait envie de l’ouvrir pour y percer sa future colocataire à jour. Mais elle se retint, imaginant le visage de celle-ci si elle la surprenait au mauvais moment. Pour oublier cette idée stupide, elle alla analyser l’état de la salle de bain. Elle était encore vide, aucune trace de produits de beauté ni d’éléments susceptibles de l’aider à démasquer sa camarade. La pièce en elle-même était suffisamment grande pour qu’elles y tiennent toutes les deux en même temps, mais elle doutait que ce soit un jour nécessaire. Refermant la porte, elle retourna à son lit et chercha son portable pour appeler sa mère. Celle-ci répondit à la deuxième sonnerie et lui posa tout un tas de questions sur son lieu d’études. Vancouver était à plusieurs centaines de kilomètres de Toronto, mais ses parents lui avaient promis de venir la voir aux vacances de Noël. En attendant, Elena tenta de décrire les lieux de façon réaliste, en s‘attardant légèrement sur le jardin plein de verdures.

"Oui Maman, l’université est à deux pas de la maison et les chambres sont en bon état. C’est autre chose que celles de Toronto… Non je ne l’ai pas encore rencontrée, mais elle ne devrait plus tarder… Jte rappelle plus tard… Oui oui moi aussi je t’aime Maman… Bisous, bye."

Lorsqu’elle raccrocha la jeune femme avait le sourire aux lèvres. Ca lui avait fait du bien d’entendre la voix de sa mère. Ne vous méprenez pas, elle ne regrettait pas d’être aussi éloignée de son foyer, mais les premiers jours d’indépendance étaient toujours un peu difficiles. Posant son portable sur la table de nuit, elle entreprit de défaire ses bagages quand elle entendit une présence se rapprochait de sa porte. La personne traînait des pieds, ce n’était pas difficile à distinguer et il semblait qu’elle se soit arrêtée devant chez elle. Elena passa une mèche de cheveux derrière son oreille tandis que la personne en question entra dans la chambre. Elle mit plusieurs secondes à comprendre ce que la présence d’un garçon dans la pièce signifiait. La colocation était mixte. Et c’était là qu’on regrettait de ne pas avoir lu le règlement de l’université entièrement. Le visage du jeune homme reflétait la même surprise qu’elle ressentait, mais elle ne montrait pas une déception aussi évidente que lui. Au contraire, elle se contentait de fronçait légèrement les sourcils de surprise. D’ailleurs, elle crut entendre une remarque au sujet de sa couleur de cheveux. Et ça lui suffit pour répliquer, les mains sur les hanches :

"Ma couleur ne te plaît pas ?! Dommage tu vas devoir faire avec !"

Elle n’avait pas été aussi sèche qu’elle le voulait, mais pour une première rencontre ce n’était pas vraiment ce à quoi elle s’était attendue. Soupirant, elle lui tourna le dos et sortit ses vêtements de ses sacs. Le silence n’avait rien de pesant, ils n’avaient rien à se dire et bien tant pis. Cette altercation était le seul point négatif de cette belle journée mais Elena doutait que ce soit le dernier. Mais n’étant pas de celle qui boudaient et qui se taisaient à la moindre parole de travers, elle finit par ajouter, sans arrêter pour autant son rangement :

"Au fait, au cas où ça t’intéresserait, je ne savais pas que j’étais dans une chambre de mec. Alors si tu veux te plaindre, va voir l’administration."

Invité

« Ouais. Il paraît que l'on s'habitue à tout. »

« Me plaindre ? »

« Je ne me plains jamais. Sache aussi que je suis dans cette chambre depuis un an. Donc si il y a une personne qui doit partir ce n'est pas moi. Tu vois ce que je veux dire ? »

« Je m'appelle Dylan. Oui je grogne souvent. Oui je râle tous les jours. Oui je suis souvent de mauvaise humeur. Oui je suis chiant. Mais je ne suis pas méchant ni invivable. C'est à prendre ou à laisser. »

A peine la surprise de la découverte de son colocataire passée, Elena dut faire face à l’apparent mauvais caractère du jeune homme. Elle n’en était pas plus surprise que ça, les hommes n’étaient-ils pas tous des râleurs invétérés ? Bon il se pouvait qu’il y ait quelques exceptions, mais il n’en faisait visiblement pas partie. Loin d’être prête à une dispute pour son premier jour à Vancouver, El’ tenta de garder son calme et d’oublier un instant la remarque qu’il venait de lui faire. Elle avait l’habitude des moqueries concernant sa couleur de cheveux, mais ça n’empêchait pas qu’elle répliquait toujours pour montrer qu’elle n’était pas telle qu’on la voyait : une pimbêche écervelée. Elle était même bien loin de ce qualificatif. Combien d’idiotes avaient obtenues leur diplôme mention très bien ? Sans avoir couché avec le correcteur j’entends… Enfin, on ne changeait pas les vieux préjugés, surtout pas lorsqu’ils venaient des hommes. C’est malheureux mais c’est comme ça. Ainsi, la jeune femme fit entendre sa voix pour se défendre, mais comme elle n’était pas méchante ou ne se vexait pas pour chaque parole dite de travers, elle ne fut pas aussi ferme qu’elle aurait du. Son interlocuteur le sentit mais eut l’intelligence de ne pas en rajouter une couche. Ce qu’il dit à la place n’eut pas d’impact sur l’humeur d’Elena, ce qui était déjà un bon début.

Le silence qui suivit cette première discussion fut libérateur. L’étudiante en profita pour s’occuper du déballage de ses affaires et tourner le dos à son colocataire par la même occasion. Puéril vous dites ? Non juste nécessaire. Il ne fallait pas pousser la jeune impulsive à bout où elle risquait de très vite explosée. Mais ne croyez pas qu’elle en ait fini avec lui, d’ailleurs, elle réengagea la conversation, lui proposant d’aller se plaindre à l’administration pour qu’il change de chambre. Pour sa part, partager cette pièce avec un garçon n’était pas un problème, tant que celui-ci n’était ni pervers ni condescendant. Une ambiance calme et sereine devait régner dans la pièce pour que des résultats positifs en découlent. Dans le cas contraire, ils auraient tous les deux un grave problème d’entente. Ce qu’elle demandait devait être réalisable avec de la bonne volonté. Mais celle-ci ne dépendait pas que de la jeune femme… Et vu comment les premières minutes en cohabitation s’étaient déroulées, il y avait du soucis à se faire pour la suite. Lorsque le jeune homme reprit la parole, Elena ne fit pas l’effort de se retourner pour le toiser, elle avait presque fini de déballer la plus petite de ses valises, et ses vêtements traînaient un peu partout sur le lit. Mais ce qu’il lui dit la fit sourire. Bien sûr, il ne peut le voir, ce qui n’était pas une si mauvaise chose après tout. Il aurait pu mal réagir. Car en vérité, elle ne se moquait pas de ses paroles, elle avait compris leur sens mais plus intelligente que ce qu’il semblait penser, elle n’entra pas dans son jeu. Elle aimait déjà cette chambre, et même si les premiers jours allaient être difficiles, elle n’allait pas lui faire la satisfaction de craquer. Elena était bien plus forte que ça, et elle allait lui prouver. Peut-être comprendrait-il ensuite qu’elle ne ressemblait pas aux autres blondes insignifiantes. En tout cas, elle l’espérait. Vive l’optimisme ! Son colocataire fit ensuite un geste auquel elle ne s’attendait pas. Il lui monta son autre valise sur le lit tout en la fixant. Elle croisa un instant son regard, assez étonnée de ce soudain élan de sympathie. Posant les t-shirts qu’elle tenait en main, elle lui demanda, sans la moindre once de colère ou de méchanceté dans la voix :

"Tu ne souffrirais pas d’un dédoublement de la personnalité par hasard ?"

En guise de réponse, il se présenta à elle en précisant quelques charmants traits de sa personnalité. Au moins il était franc, bon point pour lui. Ils avaient au moins ça en commun finalement. Sa dernière phrase la fit à nouveau sourire. Sauf que cette fois il put s’en apercevoir. Ainsi, maintenant il lui laissait le choix. Que c’était-il donc passé depuis cinq minutes ? Elena avait presque l’impression que le râleur avait fait place à un mec sympa, avec des défauts certes, mais sympa quand même. Décidemment, elle ne comprendrait jamais rien aux hommes. Réalisant qu’elle n’avait toujours pas répondu, elle prit la parole sur le même ton quasi amical :

"Je prends, je pense pouvoir m’habituer à tes sautes d’humeur. En espérant que tu arriveras à faire de même avec les miennes… Au fait je m’appelle Elena."

Elle n’allait pas lui faire un topo sur ses propres défauts, il finirait bien par les découvrir par lui-même. Un peu de mystère ne faisait pas de mal. Et puis ils partageraient une chambre toute une année, ils avaient donc largement le temps d’apprendre à se connaître. En analysant la masse de vêtements à ranger, Elena soupira, faisant voler au passage une mèche de ses cheveux. Elle détestait les déménagements, mais c’était une étape malheureusement nécessaire. Prenant son courage à deux mains, elle prit un tas de jean pour les accrocher dans son armoire. Tout en commençant à ranger, elle se tourna vers Dylan pour lui demander sur un ton détaché :

"Au fait pour info, ce ne sont pas les blondes les pires. Celles qui essayent de nous ressembler sont encore plus pitoyables. Tout le monde l’aurait remarqué si ces préjugés idiots n’existaient pas… Enfin, ce n’est pas moi qui vais y faire quoi que ce soit."

Non elle n’essayait pas de le faire culpabiliser ni même regretter ses paroles. S’il les a dit c’est qu’il les pensait et la franchise était l’une des choses les plus importantes pour elle. Même si elle pouvait parfois blesser.

Invité

Une année à la faculté qu'est ce que s'est ? Tout d'abord c'est assister à des cours que chaque étudiant a choisit en fonction de ses choix et parfois de ses notes. Certains vous répondront que primordialement, il faut se faire des amis, aller à des fêtes et s'amuser tout au long de l'année. Des ces deux cas, les étudiants sont heureux et font ce qu'ils veulent selon leurs bons plaisirs. Mais il y a aussi une troisième catégorie : Celle qui se crée une super bande d'amis avec les personnes qui sillonnent les couloirs de leur confrérie. Ils vont connaissance entre colocataires, se prennent d'affection l'un pour l'autre et hop le tour est joué. Grande fiesta, amitié indestructible et patati et patata. Dylan pressentait que cette troisième catégorie n'allait pas être pour lui. Vu comment les premières minutes passées avec la nouvelle ALPHA venaient de se dérouler, il n'y avait qu'un faible pourcentage pour que ces deux là soient un jour bras dessus dessous en train de rire comme deux baleines - la métaphore est horrible, je le sais bien xD - mais c'est la vie. On ne peut pas s'entendre avec tout le monde. Avec certains personnes, le courant passait immédiatement alors qu'avec d'autres on avait rapidement des envies de meurtres. Bon n'allez pas croire non qu'en ce moment même, le jeune homme avait envie d'assassiner sa colocataire. Non il ne faut pas exagérer non plus. Simplement il pensait passer son année avec un autre gars du même acabit que lui et le voilà avec une fille qui était sûrement plus attiré par les froufrous que par la vie en générale. Dylan aurait presque parié qu'elle détestait le sport.

On ne peut pas dire qu'ils discutaient à bâtons rompus. Entre chaque phrase, un blanc de plusieurs secondes s'installait entre eux. Cela aurait pu être déstabilisant mais ... Rien ne se passait. Cette jeune femme paraissait imperturbable. Ce que Dylan appréciait secrètement. Au moins, elle ne laissait pas facilement démonter. Comme lui. Apparemment ils avaient plus de points communs que prévu. C'est l'une des raisons qui le poussèrent à soulever la grosse valise de l'étudiante en journalisme pour par la suite la poser doucement sur un coin du mit sans froisser aucun vêtements. Ce qui se révélait soit dit en passant assez difficile vu tous les habits qui s'entassaient sur le lit de sa colocataire. Au moins, on peut dire qu'elle n'allait pas mourir de froid et qu'elle pouvait facilement changer de vêtements trois fois par jour et ce pendant plusieurs semaines sans mettre les mêmes ! Dylan n'avait jamais réellement compris la fascination que la mode exerçait sur les femmes. Vu les airs de folles qu'elle prenaient lors des soldes, il avait très rapidement abandonné à en savoir plus sur ce sujet. Chacun sa vie. La question qu'elle lui posa eut pour effet de l'amuser intérieurement. Etait-ce de l'humour ou avait-elle vraiment peur du comportement que Dylan pourrait avoir à son encontre ? Si il avait un parfait gentleman, il lui aurait vite expliqué qu'elle ne craignait absolument rien. Mais cette fois-ci il préféra ne pas répondre et rester dans le flou.Néanmoins, il se présenta en étant le plus honnête possible. Elle ne pouvait pas l'accuser de vouloir cacher ses défauts pour ne mettre que ses qualités en valeur et au premier plan. Il remarqua son sourire et Dylan pour sa part hocha presque imperceptiblement la tête assez ravi de la situation.

« Je m'adapte à tout donc je pense que nous pourrons nous en sortir en y mettant du notre. »

Déclara-t-il satisfait de trouver - enfin - un terrain d'entente avec Elena. Bon ... Maintenant que ce problème était réglé, Dylan ne savait plus trop quoi dire. Il n'était pas un grand bavard alors si elle n'engageait pas de nouveau la conversation, il y avait de fortes chances pour que le silence s'installe dans nouveau dans la pièce. Il s'éloigna pour rejoindre ses propres bagages et ses vêtements qui trônaient un peu partout également. Il était temps de mettre de l'ordre. Le jeune homme ouvrit son armoire et prit les cintres qu'il avait laissé en fin d'été pour ne pas avoir à les ré-amener. Bon ... Rien ne semblait avoir bougé. Pas de voleur au sein de l'administration à ce qu'il pouvait voir.C'est alors que la voix de la jeune femme se fit entendre. Un laissa échapper un bref rire. Le premier de la journée. Au moins, elle pourrait se vanter d'une chose : Avoir fait rire Dylan Terrance Brightside. Ce n'était pas tous les jours, il fallait en profiter !

« Ce reproche à peine voilé était assez subtile dans son genre. Mais je suis d'accord avec toi sur un point : Les gens ont toujours eut des préjugés et tu ne pourras pas changer la mentalité humaine. Sinon pour répondre à ta première interrogation : En plus de mon dédoublement de personnalité, je me mets tout nu et je fais des danses sataniques les nuits de pleine lune. »

Une blague ? Bah oui ! Franchement vous imaginez vraiment Dylan tout nu en train de danser. Lui qui détestait plus que tout aligner trois pas sur une piste. Cette réplique était seulement destiné à détendre l'atmosphère et voir si Elena avait un tant soit peu d'humour. Se souvenant alors d'un détail assez important, Dylan marcha jusqu'au centre de la chambre et tapa du pied à plusieurs reprises. Elena devait le prendre pour un fou. Mais elle allait comprendre rapidement. Au bout d'une bonne minute de recherche, il trouva enfin ce qu'il cherchait : Une latte du parquet venait de sonner creux. Il se pencha et souleva délicatement ce bout de planche. Une fois qu'elle fut enleva, Dylan plongea sa main gauche à l'intérieur du trou pour en sortir une petite boite métallique. Puis une deuxième. Sur la première un cadenas à code y était installé alors que la seconde pouvait s'ouvrir puisqu'il n'y avait aucun système de sécurité. Il se releva et s'approcha d'Elena pour lui tendre cette fameuse boite vide. Une petite explication s'imposait. Sinon il passerait pour un barge à ses yeux.

« Les étudiants de UBC sont curieux. Plus particulièrement les ALPHA. Avec mon colocataire l'année dernière nous avons trouvé cette cachette pour y mettre ce à quoi nous tenons le plus. Tout le monde a des secrets. C'est sa boîte donc prends-là. Par contre il a reprit son cadenas donc tu devras t'en procurer un autre. »

Dit l'étudiant. Il avait été clair, précis et net. Il remit sa propre boîte sous la latte du plancher et se retourna une nouvelle fois vers la jeune femme.

« Bien entendu, personne n'est au courant. Je compte sur toi pour que cet endroit reste secret. »

En intégrant l’université de Vancouver, Elena avait imaginé toutes sortes de choses. Mais avant de s’embarquer dans une « aventure » dont elle ne connaissait rien, elle s’était naturellement documentée sur cette université réputée. Elle avait toujours fait la différence entre les facultés américaines et canadiennes. Aux Etats-Unis, elles ressemblaient plus à des lycées pour jeunes adultes qu’à des lieux d’apprentissage intensif d’un métier. Or c’était exactement ce que la jeune femme cherchait à éviter. Le lycée était une période terminée pour elle, il était temps de passer à autre chose et d’enfin suivre la voie qu’elle s’était choisie. Les photos publiées sur le site de UBC montraient un endroit vaste entouré d’un paysage magnifique, l’endroit idéal donc pour étudier paisiblement. En plus de ça, la mer n’était pas loin, et en hiver, les stations de ski ne demandaient que quelques minutes de route en voiture. Le paradis sur terre quoi. En revanche, ce à quoi la jeune étudiante ne s’était pas attendue, c’était d’être installée avec un garçon. Pour certaines c’aurait eu l’effet d’une douche froide, et ça aurait pu être le cas d’Elena, mais la tournure que prenait soudain la conversation lui donna le léger espoir de ne pas être tombée sur un abruti.

Les présentations faites et les termes de leur cohabitations mis au clair, chacun reprit le rangement de ses affaires. Elena en avait plus que marre de déballer ses vêtements, elle aurait préféré passer la soirée à faire le tour du campus ou à discuter avec d’autres Alpha pour se mettre progressivement dans le bain. Mais vu à la vitesse à laquelle elle avançait elle n’était pas prête d’avoir terminé. Revenant sur la première remarque de son colocataire au sujet des blondes, elle lui fit part de son avis aux sujets des préjugés. Ces idées reçues avaient toujours eu tendance à l’exaspérer. Depuis son plus jeune âge, elle entendait son alentour parler comme s’il savait tout. Heureusement, El’ n’a jamais été comme ça. Il lui en fallait bien plus qu’une de ces opinions toutes faites pour qu’elle y croit. Son seul préjugé était que les mecs étaient des râleurs et des feignants. Mais il était basé sur son expérience, et non pas sur l’opinion publique. Avec un peu de chance, Dylan n’était pas comme ça, bien qu’il avait avoué lui-même être grincheux, il se pouvait qu’il soit agréable à vivre au fond. Et puis même si ce n’était pas le cas, Elena n’allait pas le laisser faire sous prétexte qu’il était en 2e année et que c’était un homme. Le jour où quelque chose la dérangerait, elle le ferait savoir, d’une façon plus ou moins gentille. La réaction du jeune homme suite à sa remarque fut assez inattendu. Elle avait imaginé qu’il la contredise ou qu’il ne réponde rien, mais pas à ce qu’il rit. Ca ne la gênait pas, parce qu’elle comprit assez rapidement que ce n’était pas de la moquerie, néanmoins elle fut assez intriguée pour se retourner et le toiser après avoir accrocher ses pantalons. Ainsi il était d’accord avec elle en ce qui concernait les préjugés, ça l’étonna, en même temps elle ne le connaissait que depuis quelques minutes, que pouvait-elle se vanter de savoir sur lui ? A part ce qu’il avait délibérément voulu lui montrer, elle ne le connaissait pas encore. Il revint sur la question qu’elle lui avait posé précédemment au sujet de son dédoublement de personnalité. Ce qu’il ajouta eut pour effet de la faire rire à son tour. Et ça aussi c’était totalement inattendu.

"Ah ça je demande à voir ! Je parle des danses sataniques hein, pas de ton style naturaliste… "

Sa réplique fut directe et pas du tout réfléchi. Elle avait tendance à dire ce qu’elle pensait sans même sans rendre compte et ça pouvait parfois être gênant. La perspective que son colocataire la prenne pour une perverse dès le premier jour n’était pas très recommandée, surtout qu’il aurait une fausse opinion d’elle. Et quelle opinion ! Enfin, elle savait qu’il plaisantait, il n’avait pas une tête à être un fanatique nudiste. Bon, vous me direz qu’il n’y avait pas de « tête » spécifique à avoir, tout ce passe dans l’esprit, mais vous avez compris. Observant Dylan taper sur les planches au sol, Elena fronça les sourcils se demandant ce qu’il était en train de faire. Était-il en train de lui faire une démonstration de danse satanique ? Si quelqu’un venait à entrer dans leur chambre, il prendrait son colocataire pour un dingue s’acharnant sur le parquet. En même temps, qui pouvait bien trouver ça normal ? Une minute fut nécessaire pour que la jeune femme comprenne où il voulait en venir. Le son creux qu’émettait une des planches était significatif. Deux boîtes métalliques étaient soigneusement cachées dans le trou de cette latte et l’explication de leur présence ne tarda pas. L’une d’elle lui était destiné afin qu’elle y renferme tous ces petits secrets. Un peu décontenancée par cette découverte, Elena resta un instant muette. Elle savait dès lors que les changements de comportement de son colocataire allaient être difficile à prévoir, qu’elle le connaisse ou non. Mais cette découverte prouvait dans un sens qu’il l’acceptait et ça lui faisait d’autant plus plaisir. Elle prit donc sans hésiter la boîte qu’il lui tendait avec un sourire en coin sur le visage, acceptant de garder cette cachette secrète d‘un signe de tête.

"Merci…"

Elle fit une pause et se tourna pour ouvrir le sac que Dylan lui avait gentiment déposé sur le lit quelques instants plus tôt. Elle y sortit tous ses carnets qui avaient l’allure de journaux intimes mais qui en réalité n’était que des cahiers ordinaires. Elle prit l’un des cadenas pour le poser sur l’ouverture de la boîte. Elle n’avait rien à y mettre pour le moment, alors autant la fermer. Elle croisa le regard de son colocataire qui devait bien se demander ce qu’était toutes ces affaires. A son tour, elle expliqua :

"Je fais partie d’un club très fermé de sorcières, toutes mes incantations sont entreposées dans ces livres…"

Une nouvelle fois, elle fit une pause pour voir la réaction du jeune homme. Elle éclata enfin de rire puis ajouta :

"Non je plaisante, j’ai l’habitude d’écrire quand j’ai un peu de temps libre. Et comme j’en ai toujours eu beaucoup, le tas a finit par grossir considérablement."

Haussant les épaules, elle redéposa la boîte métallique dans son trou d’origine, laissant le soin de remettre la dalle à son colocataire. En observant la salle, les yeux d’Elena se posèrent sur sa montre.

"Oh mince déjà ! Vaudrait mieux que je m’active si je veux être tranquille avant la tombée de la nuit…"

Ainsi repris le grand rangement de la rentrée. Mais cette fois, la jeune femme y mit plus d’entrain pour en avoir fini le plus vite possible. Il ne lui restait que ses affaires de toilette et ses produits de beauté à ranger. Un détail lui vint soudain à l’esprit et elle se tourna vers Dylan, qui avait depuis longtemps terminé son rangement.

"Dis, tu avais des habitudes particulières avec ton ancien coloc’ ? Genre interdiction de ramener une fille, de faire la fête jusqu’à l’aube en semaine… Enfin des trucs de mecs quoi."

Invité

« Ouais que les danses ... C'est ce que tu dis. »

« Et tu pratiques tes incantations nue aussi ? »

« Je comprends. Au début j'écrivais sur du papier comme toi, mais maintenant je mets sur tout sur mon ordi. Cela prend moins de place. »

« A vrai dire ... Mon coloc ne sortait presque jamais donc pas de fête jusqu'à l'aube ni beaucoup de filles. Par contre nous avions pour habitude de nous rendre aux soirées étudiantes. Parce que généralement on s'y amuse assez et aussi parce que dans ces soirées on trouve toujours de bons sujets pour nos articles. »

]

L’humour était une qualité très appréciée chez la gente féminine. Elena ne faisait pas exception. Elle avait toujours apprécié les personnes capables de la faire rire et de ne pas se prendre constamment au sérieux. Les études étaient très importantes, mais la vie en dehors l’était tout autant. Et être capable de décompresser en ayant un fou rire ne faisait de mal à personne. Surtout que c’était bon pour la santé et pour les abdos ! Par ailleurs, ça détendait l’atmosphère et pouvait stopper net n’importe quel conflit. En tout cas l’ambiance dans leur chambre était légèrement plus détendue qu’au début. Leur accrochage était peut-être dû au stress de la rentrée. Bien que personnellement la jeune femme n’avait jamais eu un tel problème. L’angoisse ou l’adrénaline qui foisonne dans le corps n’a jamais été très présente chez elle, ce qui pouvait être considéré comme un avantage mais aussi comme un inconvénient. Après tout le stress positif nous donnait envie de nous surpasser alors ne rien ressentir, ça pourrait être interprété comme du m’en foutisme. Enfin bref. Dylan avait laissé supposé qu’il faisait partie d’une secte et qu’il pratiquait le nudisme. Bien sûr Elena ne le crut pas, c’était un peu trop direct et farfelu pour que ce soit la vérité. Quoi que elle ne le connaissait pas après tout. Mais bon, elle ne comptait pas laisser ces remarques de côté et faire comme si elle n’avait rien entendu. Elle n’était pas du tout comme ça, lorsque quelque chose l’intriguait, l’amusait ou même la dérangeait, elle le faisait savoir et demandait des explications.

Sans vouloir paraître perverse, elle précisa que sa curiosité s’arrêtait au culte satanique, n’ayant aucune envie de voir les fesses de son colocataire dès le premier jour. Les autres non plus d’ailleurs… ce qui allait être chose difficile si celui-ci était du genre exhibitionniste et ne s’habillait pas que dans la salle de bain… Enfin, ils n’en étaient pas encore là. Le jeune homme la taquina sur ce fait et elle sourit en guise de réponse. Elle n’allait rien ajouter, pour laisser planer tout un tas de sous entendus, histoire qu’il ait de quoi réfléchir pendant qu’elle déférait le reste de ses bagages. C’était bien connu, les filles emmenaient le triple du nécessaire, Elena n’échappait pas à la règle. Mais contrairement à beaucoup, elle n’habitait pas à proximité de l’UBC, et ne prévoyait pas de rentrer toutes les vacances dans son village natal. Son indépendance, elle l’avait choisie, et aujourd’hui elle l’assumait plutôt deux fois qu’une. En observant Dylan testait toutes les planches à coup de pieds, Elena ne se posait pas trop de questions. Elle se contentait de le dévisager et d’attendre. L’explication faite, elle montra à son tour son humour en lui faisant croire qu’elle était une sorcière. Un fanatique et une sorcière ensemble, ils s’étaient vraiment bien trouvés ! Une question à laquelle la blondinette aurait du s’attendre se fit alors entendre. Ca ne la déstabilisa pas, mais elle rit de bon cœur pour la deuxième fois. Cette fois, elle ne pouvait se contenter de sourire, si elle ne voulait pas qu’il se fasse des films.

"Euh non ça ne m’est jamais arrivé. Les seuls moments où je suis nue c’est sous une douche et avec… hum… enfin quand la situation s’y prête quoi !"

Elle avait marqué une pause s’étant rendue compte qu’elle allait un peu loin dans les bavardages. Elle n’était ni timide ni gênée d’aborder des sujets intimes, mais disons que la situation n’était pas très appropriée. Et puis elle avait d’autres choses à faire que de parler de nudité avec lui ! Il revint sur tous les carnets qui ornaient son lit en lui avouant avoir choisi la nouvelle technologie comme instrument d’écriture. Hochant la tête, Elena répliqua :

"C’est plus pratique c’est vrai, mais c’est une vraie torture pour les yeux ! Surtout quand on écrit des heures comme moi…"

Leurs boîtes métalliques remises en place, ils reprirent leur occupation première à savoir le rangement. Elena en avait plus qu’assez mais plus vite elle s’y mettait plus vite elle aurait la paix. Toute en rangeant, elle s’informa auprès de son colocataire au sujet de ses habitudes. Si l’an passé il avait eu un garçon comme compagnon de chambre, ils avaient du établir un certain nombre de règles pour ne pas avoir de discorde. Elena était prête à accepter les règles sans discuter si celles-ci étaient justifiées bien entendu. Ce qui était normal puisque c’était elle la nouvelle. Mais contrairement à ce qu’elle pensait, il n’avait pas d’instructions particulières. Elle n’était pas si mal tombée finalement, avec une fille elle était sûre d’avoir tout un tas de choses à respecter. Mais là, à part la promesse de s’afficher aux fêtes pour les articles, elle n’avait rien à faire.

"Quand tu disais que tu n’étais pas invivable, j’avais du mal à le croire. Mais là, j’ai changé d’avis ! Tu n’as vraiment aucune exigence particulière ?"

Si elle insistait c’était qu’il y avait une raison. Elle ne voulait pas qu’un problème de plus s’installe entre eux parce qu’il y avait un manque de communication. Elle préférait mettre les choses au clair dès le départ, quitte à râler un bon coup par la suite. Mais au moins, il n’y aurait pas de soucis, en ce qui concernait la chambre s’entend. Elle revint sur le sujet des fêtes avec un sourire aux lèvres.

"Je ne me considère pas comme une grande fêtarde, mais quand ça en vaut le coup, je suis toujours partante. Et puis c’est le meilleur moment de connaître les gens sous leur vrai visage."

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