Il faut qu'on parle { Elena S. Black

Les cours venaient de finir, et j'étais seul dans ma chambre d'étudiant, un peu perdu. Je n'avais pas réussi à me concentrer de toute la journée, trop occupé à repenser à ma petite discussion avec Elena ce matin dans le couloir. Je repensais également à cette sorte de "baisé" qui n'en n'était pas vraiment - bah oui, il n'était pas sur la bouche à proprement parlé.. - et à ce qu'il s'en ai suivit. En vérité, non, je ne pensais pas à ça. Je pensais à elle, tout simplement. Je me demandais si elle allait venir, et si ce que je m'imaginais était vrai. Le contraire me blesserais, et je ne pourrais pas résister à l'envie de lui dire ce que moi-même je ressens. Mais si jamais j'avais raison, je ne sais pas ce qu'il adviendra. Toutes ces filles me feraient perdre la tête un jour ou l'autre, je vous le dis! Enfin bref.
Assis sur mon lit, je tuais le temps en écoutant de la musique sur Deezer. Peut importe la chanson que je mettais, le me faisais penser à Elena. A ses cheveux, à son odeur, à ses yeux, à sa façon d'être. Bien que je doutais que la meilleure chose sois de tomber amoureux, je ne pouvais m'empêcher de penser à elle.
Un bruit me sorti de mes rêveries. Quelqu'un frappait à la porte. Le cœur battant à 100km.h Mon sourire disparut en ouvrant la porte. Ce n'étais pas elle, mais un de mes amis avec qui j'étais dans le couloir ce matin qui venait me demander si j'allais bien à cause de mon comportement bizarre de toute à l'heure. Je répondis que ça aller, et que j'attendais quelqu'un puis referma la porte. Cinq minute plus tard, une nouvelle personne frappa à la porte. Un peu énervé en pensant à mon ami qui avait du revenir, j'ai donc ouvert assez brusquement :

Putain, Dim je t'ai dis que.. Soudain je vis le visage d'Elena. Je secoua la tête pour me ressaisir et déclara : Désolé, je pensais que c'était un de mes amis. Je t'attendais. Entre, je t'en pris.

La journée était passée plus vite qu'elle ne l'avait souhaité, même si elle n'avait pas écouté une miette des cours qu'elle avait suivi. Elle s'était même fait portée pâle en fin d'après-midi, ne supportant plus d'être assise sur une chaise à ne rien faire, totalement incapable de réfléchir ou se concentrer sans que le visage de Bradin ne lui revienne en pleine figure. Pas étonnant avec ce qui se préparait entre eux. Elena avait profité des dernières minutes de répits pour se rendre dans sa chambre. Elle s'y était changée, après avoir maladroitement renversé du ketchup sur sa jupe, optant cette fois pour un jean et un t-shirt rouge. Vêtements assez banals, mais elle n'était pas du genre à se changer trois fois par jour parce que la mode avait changé. Et puis elle préférait être à l'aise dans ses habits, elle allait déjà être assez gênée autrement, autant ne pas en rajouter.

La jeune femme s'était retrouvée devant la porte de son ami avant même de se rendre compte de ce qu'elle faisait. Mais il lui était impossible de reculer, elle devait le voir. Elle frappa donc à la porte avant d'être prise d'un élan de lâcheté qui la ferait revenir sur ses pas. Lorsqu'il ouvrit la porte, Bradin n'avait pas l'air très joyeux. Le dévisageant un instant, Elena comprit que sa colère n'était pas dirigée vers elle. Elle finit par sourire légèrement puis franchit le seuil de sa chambre suite à son invitation à entrer. C'était la première fois qu'elle entrait dans sa chambre, mais jamais elle ne se serait doutée que ce serait dans de telles circonstances. Déjà, la gêne asséchait sa gorge et lui faisait perdre le fil de ses pensées, mais elle devait se ressaisir vite. Secouant la tête, elle passa une main dans ses cheveux puis se tourna vers Brad pour dire, tentant d'alléger l'atmosphère :

"Chouette chambre. Elle est plus propre que celles des autres mecs chez qui j'étais..." Réalisant qu'il pouvait mal interpréter ses paroles, elle ajouta, toujours mal à l'aise : "Non pas que j'étais dans beaucoup de chambres de mecs... enfin t'as compris hein ?"

Elena rentra dans ma chambre suite à mon invitation. Elle s'avança et déclara, un peu surprise, qu'elle était plus propre que celle des mecs chez qui elle était déjà allée. Réalisant que ses propos pouvaient être mal interprétés, elle se corrigea, un peu gênée. J'eus un petit rire et m'avança vers elle. Une fois de plus, mes yeux se perdirent dans les siens. Elle s'était changée depuis ce matin. Elle portait un jean et un t-shirt rouge. Elena s'habiller toujours simplement. C'est une autre des nombreuses choses que j'aimais chez elle. Elle était parfaite en tout point. C'est exactement le genre de fille que j'aime. Je fis un pas de plus en sa direction, toujours en la regardant dans les yeux mais ne sachant que dire. Un autre pas. C'est alors que je retrouva la parole et déclara :

Il faut que tu me raconte, Elena. Viens, assis toi, rajoutais-je en désignant mon lit. Ne t'inquiète pas, y'as rien de pervers là dedans.

Après mettre assis sur mon bureau, j'attendais qu'elle prenne la parole, le regard plein d'espoir, et qu'elle prononce les mots tant attendu. Je ne voulais pas que cela reste un rêve. Ça devait se réaliser.

Elena se sentait ridicule d'être gênée de la sorte, jamais elle n'avait eu un comportement aussi puéril. Pas étonnant qu'elle ne savait pas comment réagir, tout cela était si nouveau pour elle. L'entendre rire la détendit légèrement, lui laissant l'occasion d'oublier un instant la raison de sa présence chez lui. Mais très vite, il revint sur le vif du sujet, se rapprochant d'elle trop vite pour qu'elle puisse protester. De toute manière, elle n'avait aucune envie de le repousser, c'était même tout le contraire. Elle souhaitait qu'il la prenne dans ses bras et qu'il la protège de ses peurs. Encore une pensée puérile à laquelle elle n'était pas habituée. Elle qui avait toujours été indépendante, souhaitait aujourd'hui être auprès de quelqu'un qui prendrait soin d'elle. Avant qu'elle se noie dans ses yeux, elle détourna le regard puis obtempéra en allant s'assoir sur le lit, croisant les jambes et triturant ses doigts nerveusement.

"Je ne sais même pas par où commencer..."

Fronçant les sourcils, Elena garda le silence quelques secondes puis releva la tête pour le toiser. Elle déglutit péniblement et soupira. Elle s'était entrainée cette après-midi, mais bizarrement, chaque mot qu'elle avait trouvé était à présent oublié. Elle se lança finalement :

"Tu vas peut-être me prendre pour une cinglée, je ne t'en voudrais pas d'ailleurs, mais... j'ai l'impression que j'ai changé d'opinion à ton sujet.. Ça a commencé pendant la fête interconfrérie, tu t'en souviens ? J'ai commencé à te voir différemment, c'est pour ça que je t'évite. Je suis en train de me perdre dans mes pensées, mes sentiments, ce que j'imagine et ce qui est réel. Je voulais m'éloigner de toi pour y remédier... pour régler mon problème, mais je n'y arrive pas..."

Sortis de leur contexte, ces mots n'avaient absolument aucun sens. D'ailleurs, Elena se doutait bien qu'il allait lui demander de répéter ou de s'expliquer, le sens caché de ses paroles n'était pas facile à deviner. Mais elle préférait procéder de cette façon, tranquillement et doucement, pour ne pas le faire fuir avant même qu'elle est finie ses explications. Il n'empêche que son coeur faisait des bons à chaque fois qu'elle croisait son regard perçant et qu'elle avait de plus en plus de mal à déglutir normalement. L'amour, ça craint franchement.

Je fixais Elena, assise sur le lit. Elle me dit qu'elle ne savait par où commencer. Je ne répondis rien, à court de mot. Elle garda le silence un petit moment, poussa un soupir et commença à m'expliquer la situation. Je buvais chacun de ses mots, ne pouvant pas détourner mon regard d'elle. Elle m'expliqua que c'était normal que je la prenne pour une cinglée après ce qu'elle me dit, qu'elle comprendrait. Puis elle en vint au fait. Effectivement, c'est moi la cause du gouffre. Elle avait changé d'opinion à mon sujet depuis la fête inter-confrérie. Elle souhaitait s'éloigner de moi pour régler ce problème. Ces mots me firent avaler difficilement ma salive. Ce que j'avais imaginé semblait faux, bien que je n'en sois pas totalement sûr. J'espérais me tromper, j'espérais qu'elle se lève, s'approche de moi et m'embrasse. Et par dessus tout, j'espérais qu'elle me dise qu'elle m'aime. Ma tête posée sur mes genoux, les pieds sur mon bureau, je la regarda difficilement. J'avais peur de rêver. Comment pouvait-elle m'aimer, hein?! Pourquoi est-ce qu'elle aimerait un type qui prend des médocs quand il est déprimé?! Non, sérieusement. Je la regarda de nouveau, et lui demanda :

Est-ce que tu peux m'expliquer de quel sentiment tu veux parler?! J'ai peur de pas bien comprendre..

Et j'espérais ne pas avoir bien compris..

Comme prévu, Bradin demanda des explications. Elena avait eu quelques secondes pour l'observer. Elle se torturait à chercher les raisons de ses grimaces. Pourquoi avait-il l'air abattu tout à coup ? De mauvaises pensées parcoururent l'esprit de la jeune femme. Savait-il qu'ils ne pourraient plus être amis après cela ? Etait-ce ce qui le rendait triste ? El espérait bien que non, elle ne supporterait pas de blesser son ami, elle préférait être la seule à souffrir. Au moins elle savait combien c'était difficile, mais si elle propageait sa souffrance, elle risquait de ne pas s'en remettre. Soupirant une nouvelle fois, la jeune femme quitta les yeux de Brad et s'allongea sur le lit pour observer le plafond. Elle ferma les yeux pour se donner le courage d'enfin sortir les mots qu'il semblait attendre. Sa voix était roque comme si elle n'avait pas parlé depuis des jours, mais au moins elle était compréhensible.

"Je suis en train de tomber amoureuse de toi, voilà de quoi je veux parler..."

Un silence s'était installé, Elena n'avait toujours pas ouvert les yeux. Il lui était totalement inconcevable de le regarder, pas tant qu'il n'aurait prononcé un mot pour montrer qu'il avait compris ce qu'elle venait de dire. Sa patience était mise à rude épreuve, puis finalement elle ne tint plus et dut se cacher les yeux avec ses mains, pas pour réprimer des larmes, mais pour se cacher elle.

Elena attendit encore un moment avant de me répondre. Moi-même, j'appréhendais sa réponse, de peur d'être dessus. Malgré le fait que j'avais la tête dans les genoux, je l'entendis quand elle s'allongea sur le lit, et lâcha enfin ses pensées. Quand ses mots, ces mots que je voulais à tout prix entendre, me sont parvenus aux oreilles, je releva la tête - un peu trop vite d'ailleurs, ce qui me la fit tourner - et la fixa, comme si j'avais rêvé. Elle avait ses mains posées sur son visage, cachant ses yeux. Je me leva, alla vers elle, et m'assis à ses côtés. Je pris ses mains, les déposas le long de son corps. Je m'allongea ensuite à côté d'elle, malgré la petite taille de mon lit, et la pris dans mes bras. Puis, après avoir approché ma bouche de son oreilles, je lui susurra tendrement : « c'est ce que je voulais entendre.. ». Je la regarda, lui fis un sourire, me releva un peu et l'embrassa. Pas pour de faux cette fois, non, un vrai baisé d'amour. Je déclara ensuite :

J'avais peur que tu me dise que tu t'étais trompé sur mon compte, que tu ne m'aimais pas, et que tu voulais en rester là. Quand je me suis aperçu que tu me fuyais, j'ai imaginer les pire scenarii, sache-le. J'avais peur de te perdre.

C'était la première fois que j'étalais mes sentiments à quelqu'un comme je le faisais à cet instant. Elena avait sur moi un pouvoir envoutant. J'aurais pus aller décrocher la lune pour elle. Elle me plaisait, honnêtement. Peut-être même plus que ça. Je voulais rester là, avec elle. J'étais si bien.

Elena était amoureuse, elle ne pouvait plus le nier, mais en était-elle pour autant soulagée ? Elle lui avait tout avoué, le tout se résumait à quelques mots seulement, mais ça représentait tellement. Néanmoins elle ne se sentait pas comme sur un nuage, parce qu'elle avait peur de la réaction de Bradin, peur de perdre leur amitié, peur de le perdre lui, et peur de souffrir également. En aucun cas elle aurait imaginé ce qu'il allait lui dire, ni même ce qu'il allait faire. Lorsqu'il s'était posé auprès d'elle sur le lit, elle n'avait pas bougé, attendant sa réaction et qu'il dise quelque chose. Quand il lui prit les mains, elle osa enfin ouvrir les yeux pour le toiser. Rien qui ne ressemblait à de la colère ou de l'étonnement ne transparaissait dans ses yeux, à la grande surprise d'Elena. Elle le dévisagea un instant puis des frissons naquirent sur tout son corps à son murmure. Elle n'eut pas le temps de réagir que leurs lèvres se retrouvèrent coller les unes aux autres. D'abord réticente à se laisser aller, la jeune femme céda finalement et rendit le baiser au jeune homme. C'était si inattendu et merveilleux à la fois, que l'espace d'un instant, elle laissa de côté toutes ses peurs pour ne penser qu'à eux.

Puis lorsque leur baiser prit fin, Bradin avoua avoir supposé toutes sortes de choses suite à ses paroles, ce qu'Elena pouvait comprendre. Ils réfléchissaient tous les deux beaucoup trop. Parfois même, leur imagination prenait le dessus sur le reste. Un tendre sourire aux lèvres, El' posa délicatement sa main sur la joue de son ami et le regarda intensément tout en l'écoutant. Une fois qu'il eut fini, elle rétorqua :

"Je te fuyais parce que j'avais peur de te perdre. Et c'est toujours le cas Brad..."

Elle se redressa alors subitement, passant une nouvelle fois ses mains dans ses cheveux et posant ses yeux loin devant elle. Puis d'un soupir, elle entreprit de lui avouer les véritables raisons de son silence.

"Je ne voulais pas tomber amoureuse, la dernière fois que j'ai donné mon coeur à un garçon il s'en est servi pour me faire du mal. Je ne veux plus que ça se reproduise, je n'ai pas envie de souffrir..." Elle tourna la tête vers Brad et ajouta : "Je n'ai rien contre toi, tu as toujours été adorable avec moi, mais ça ne change rien à mes doutes et à mes peurs. Je sais que si on continue, notre amitié sera en jeu, je n'ai pas envie de te perdre parce que j'ai des sentiments pour toi.. je tiens trop à toi pour ça. Dans un cas où dans l'autre, quelque chose va changer entre nous n'est-ce pas ?"

Soudain, Elena se releva. Je la regarda d'un air interrogateur. Puis, elle poussa un long soupir avant de déclarer qu'elle avait peur de me perdre. Je ne comprenais pas. Pourquoi avait-elle peur alors que je venais de lui dire que je l'aimais aussi?! Elle expliqua aussi que la dernière fois qu'elle avait donné son cœur à un homme, il lui avait fait mal. Qu'elle dise ça, ça m'a blessé. Comment est-ce qu'elle pouvait croire que j'allais faire de même?! C'est vrai, je n'aurais jamais imaginé lui faire mal un jour.. Elle ajouta ensuite qu'elle savait que quelque chose changerait entre nous. Je ne voulais y croire. C'est vrai, ça changerais entre nous, mais en bien. Pourquoi toujours voir le mal partout, hein?! Je déclara donc :

Oui, c'est sûr, ça changerais entre nous, mais pourquoi est-ce que ça devrais le faire en mal?! J'te suis plus là.. Tu me dis que tu m'aimes, je te réponds que moi aussi je t'aime, mais tu me dis que tu n'veux pas t'engager..

Je me sentais horriblement idiot à cet instant. Je ne comprenais vraiment plus Elena. J'étais si heureux quand elle m'a annoncé qu'elle m'aimait et là, elle me dit qu'elle ne veut pas être avec moi.. Tout s'embrouille dans ma tête. Je n'sais plus où j'en suis..

Elena avait été des plus honnêtes avec lui, jamais elle ne s'était confiée de la sorte à quelqu'un. Très peu de personnes étaient au courant pour son passé, Bradin ne savait pas encore tout, mais il avait une petite idée de ce qu'elle avait vécu et du pourquoi de sa réaction. Elle ne s'attendait pas à ce qu'il comprenne, ni même qu'il soit compatissant. Ce n'était pas vraiment dans ses priorités, mais il allait bien falloir que tôt ou tard ils trouvent une solution à leur problème. Car pour la jeune femme, tomber amoureuse était un problème, un très gros problème même. Elena savait que même s'il ne se passait rien entre eux, leur amitié allait changer, comment pouvait-elle évoluer en bien si tous deux ressentaient plus l'un pour l'autre ? Quant à leur avenir ensemble, la blondinette tentait de ne pas réfléchir jusqu'à là.

"Je ne crois pas au grand amour Brad. Tôt ou tard, un relation évoluera en mal, je ne suis pas pessimiste, juste réaliste. Oui je t'aime, mais parfois l'amour ne suffit pas."

En voyant où la conversation les menait, Elena préféra couper court et se leva pour lui faire face. Elle n'avait pas une expression heureuse, alors qu'elle venait d'apprendre que l'homme qu'elle aimait l'aimait en retour. Bien sûr que ça lui faisait plaisir, mais si elle n'était pas sûr d'aller plus loin, pourquoi se réjouir de souffrir d'avantage ?

"Tu te demandes encore pourquoi je n'ai rien voulu te dire ? Tu n'as vraiment pas choisi la bonne fille Brad. Avec moi c'est toujours tout blanc ou tout noir, il n'y a pas de juste milieu. Ce n'est pas pour rien que mes relations amoureuses ne durent jamais plus de deux semaines. Quand l'amour n'est pas là tout est plus facile. Avec toi c'est déjà trop tard. Et je déteste ne pas savoir comment gérer mes sentiments !"

Les mots d'Elena résonnaient dans ma tête. Ils avaient eu le même effets que si elle m'avait mis une claque, et pourtant.. Je me doutais bien que toute cette histoire ne mènerais à rien, mais je ne voulais pas y croire. Pourquoi est-ce qu'elle refusait les avances du gars auquel elle venait d'avouer ses sentiments?! Décidément, je ne comprendrais jamais les femmes. Quand elle déclara que je n'avais pas choisi la bonne fille, j'aurais voulu l'arrêter, la prendre dans mes bras et lui prouver qu'elle avait tord, mais je n'en fis rien. J'étais comme paralysé par ses paroles.
Elle ne savait pas comment gérer ses sentiments, et à vrai dire, je n'en savais trop rien non plus. Forcement, désormais, quelque chose aller changer entre nous. Comment deux amis, ressentant la même chose l'un pour l'autre - soit, plus que de l'amitié - pouvaient faire comme si de rien n'était?! J'étais totalement perdu. Une seule chose était sûre : je l'aimais. Je déclara alors :

Ok, c'est vrai, on sait pas où ça va nous mener. Mais si tu n'veux pas tenter, qui dit que ça n'aurait pas marché entre nous?! Après tout, y'a pas de raisons. Tu as tord, Elena. Je sais que j'ai choisi la bonne fille. Je te connais, et je sais comment tu es.

Je ne voulais pas la laisser partir. Je l'attrapa par la main, et la serra dans mes bras. J'avais retrouvé l'usage de mes muscles, de mon corps. Tout en la tenant par la taille, je lui caressa les cheveux, à court de mots.

En un sens, Bradin avait raison. Si elle ne se laissait pas aller rien qu’une fois, comment pouvait-elle être certaine de l’issu de leur relation ? Des couples subsistaient à toutes les épreuves, même à celle du temps. Pourquoi n’aurait-elle pas le droit au bonheur elle aussi ? Sans doute ses sentiments étaient-ils trop soudain et incontrôlables pour plonger tête baissée dans une aventure qu’elle ne connaissait pas, mais Elena savait au fond d’elle qu’ils ne s’estomperaient pas facilement, surtout pas si elle continuait à côtoyer Brad comme un simple ami. Cette pensée la torturait, elle ne pouvait faire comme si rien ne leur arrivait. Mais encore une fois, la peur était prédominante et l’empêchait de simplement se réjouir d’aimer et d’être aimée en retour.

"Tu as raison, rien ne dit que ça finira mal entre nous. Mais ce n’est pas de suppositions dont j’ai besoin, c’est de certitude. La certitude qu’on ne va pas se faire de mal, que tu ne me feras pas de mal…"

Elle se mettait à nue devant lui, lui avouant toutes ses moindres peurs qu’elle avait enfui en elle. Elle ne savait pas s’il comprenait l’importance qu’il représentait pour elle, mais ça n’était pas grave. Lorsqu’il la prit dans ses bras, elle se laissa aller contre lui, sentant ses bras musclés la protéger de tout ce qu’il y avait à l’extérieur. La tête posée sur son torse, elle ferma un instant les yeux puis murmura :

"J’aime être contre toi, j’ai l’impression que rien ne peut m’atteindre quand je suis avec toi. C’est la première fois que je fais autant confiance à un garçon depuis… enfin depuis longtemps."

Elle avait besoin de certitudes, et, bien évidemment, je ne pouvais lui en donner. Seul le temps pouvait nous donner la réponse - à moins d'être médium - mais pour ça, il faudrait déjà qu'elle nous laisse une chance. Je ne demandais rien de plus à part une infime chance de croire qu'entre elle et moi cela pouvait marcher. Je comprenais ses blocages, après je n'étais pas idiot, mais je voulais l'aider à dépasser cette période et à lui faire croire que dans la vie, toutes les relations n'étaient pas noires. J'aurais voulu lui prouver que je n'étais pas le genre de salaud qui brise le cœur de la première venue. Mais je n'en fis rien, faute de moyen. Devant elle, je me sentais impuissant. Elle aurait pus faire de moi son jouet.
Une fois dans mes bras, elle me confia qu'elle aimait être contre moi, qu'elle avait l'impression que plus rien ne pouvait l'atteindre et que c'était la première fois qu'elle faisait autant confiance à un garçon depuis longtemps. Ces paroles me touchèrent. J'étais heureux de savoir qu'elle était bien avec moi, qu'elle me faisait confiance. Je la relâcha un peu, m'assis sur mon lit et la déposa sur mes genoux puis déclara, mes yeux plongés dans les siens :

Je t'en prie El, donne nous une chance. Une infime chance. Laisse moi te prouver que je n'suis pas un salaud. S'il te plait.

Une chance. Voilà tout ce qu'il demandait. Elena pouvait la lui accorder par un simple mot, composé de trois lettres. Au lieu de ça, elle garda un instant le silence, toujours blottie dans ses bras, mais cette fois elle s'était retrouvée sur ses genoux. Cette position, elle avait l'habitude de la pratiquer avec ses petits amis, au tout début de ses relations, car même si elle était de taille moyenne, la blondinette ne pesait pas lourd du tout. Il faut dire qu'elle faisait attention à elle, pratiquant du sport et en ne se goinfrant pas de nourriture. Bien sûr il lui arrivait de s'enfiler une tablette de chocolat à elle seule, mais c'était très rare. En vérité, son colocataire les lui chipait toujours, donc impossible pour elle de grossir. La supplication de Bradin la fit revenir à la réalité et tout en plongeant son regard dans le sien, elle lui sourit tendrement. Mais au lieu de lui répondre, elle déposa un léger baiser sur ses lèvres, avant de se reculer et d'ajouter :

"Tu n'es pas un salaud, sinon tu ne serais pas mon ami. J'ai au moins de la chance dans ce domaine, j'arrive à avoir des amis géniaux, qui valent mieux que dix mille petits amis..."

Souriant d'avantage, elle passa une main dans les cheveux blond de Brad, qui lui rappelaient tant les siens. Puis finalement, elle décida de lui répondre, même si le baiser l'avait déjà fait :

"Soyons amoureux alors. Mais j'aimerais que l'on avance doucement, je veux dire, comme si on en était encore au stade de l'attirance, sans le moindre sentiment derrière. Ce n'est pas pour nier l'évidence, je n'ai juste pas envie que ça aille trop vite entre nous... tu veux bien ?"

Elena déclara, après avoir déposé un baiser sur mes lèvres, que je n'étais pas un salaud sinon je ne ferais pas partis de ses amis. A ce moment, j'eus l'impression que la terre s'arrêter de tourner : je n'étais qu'un ami. Elle souriait d'avantage, tout en passant une main dans mes cheveux. J'eus envie de l'arrêter, j'avais l'impression qu'elle jouait avec moi. Puis elle pris la paroles. "Soyons amoureux alors.". J'eus un véritable sourire en entendant ses paroles. Puis, elle me demanda d'y aller lentement et de faire comme si on en était encore au stade de l'attirance, comme s'il n'y avait rien de plus. Je comprenais son choix et me devait de l'accepter. Après tout, elle faisait de grands efforts pour moi. Je répondis alors avec un petit sourire :

Ok, ça me va. Je comprend.

Finalement, ils avaient réussir à trouver une solution à leur problème. Elena avait expliqué ce qu'elle ressentait à Brad, en insistant bien sur le fait qu'elle ne souhaitait pas aller trop vite. Ce qui impliquait qu'ils n'allaient pas forcément officialiser leur nouvelle relation tout de suite. En fait, elle préférait même qu'elle reste secrète pour le moment, comme ça si jamais ça ne fonctionnait pas, personne ne le saurait à part eux deux. Elle l’annoncerait peut-être à quelques amis, mais seulement ceux qui pouvaient tenir leur langue. Quoi que ça ne les regardait pas, un début de relation devait être partagé avec personne d’autre que la personne concernée.

Le silence s’était une nouvelle fois installé entre eux, mais il n’avait plus rien d’embarrassant. Ils s’étaient tout dit, et il n’y avait rien d’autre à ajouter. Leur étreinte leur suffisait, leurs lèvres se rejoignaient quelques fois en des baisers tendres et amoureux. Elena ne souhaitait pas aller plus loin avec lui, pas ce soir du moins. Quoi qu’elle ait vraiment éprouvé un désir pour lui lorsqu’il l’avait serrée contre lui. Penchant la tête en arrière, elle l’observa quelques secondes puis dit d’un murmure, signe qu’elle reprenait sa respiration suite à un baiser.

"Dis moi, la dernière fois que tu étais amoureux, qu’as-tu proposé à la fille de faire la nuit suivant la déclaration ?" Un sourire aguicheur orna le visage de la blondinette avant qu’elle n’éclate d’un rire cristallin. "Je plaisante, je ne crois pas qu’aller aussi loin soit une bonne idée, même si je me verrais bien dormir avec toi cette nuit…"

Le silence qui s'installer entre nous n'avait guère d'importance. Elena finit quand même par le briser en me demandant ce que j'avais proposé à la dernière fille que j'avais aimé après une déclaration. Puis, elle rajouta qu'elle plaisantait malgré le fait qu'elle voudrais bien rester dormir avec moi cette nuit. Je lui fis un sourire sincère, et répondis :

Et bien, c'est une très bonne idée! J'allais d'ailleurs te le proposer. Alors, que dirais-tu de rester?

J'avais totalement oublié le reste, totalement zappé les cours, mes problèmes et autres merdes qui me suivait. J'étais vraiment bien en cet instant même. Je m'allongea sur mon lit tout en l'entraînant avec moi dans ma chute. Mon bras autour de ses épaules, et ma main libre sous la tête, je fixais le plafond avec un sourire indélébile aux lèvres. Je la rapprocha un peu de moi, comme si j'avais peur qu'elle parte, qu'elle s'enfuit. Ça pouvait paraître idiot, mais rien qu'a l'idée que tout cela ne sois qu'un rêve, que j'allais me réveiller, je me pinça. Un petit « Aïe » s'échappa de ma bouche sans que je ne puisse le contrôler. Je la vis se tourner vers moi et déclara, un peu gêné :

Eh.. T'inquiète pas, c'est rien, je voulais juste être sûr que je rêvais pas..

Puis je me mit à rire. Vous savez, un de ces fameux rires incontrôlable qui vous donne mal au ventre et aux abdos tellement vous riez à en perdre haleine. Il me fallut une bonne dizaine de minutes avant de réussir à - enfin - me calmer. Je seras Elena un peu plus dans mes bras et déposa un baiser sur son front, toujours avec le même sourire aux lèvres.

L’idée d’Elena n’était pas si mauvaise après tout, elle venait d’avouer ses sentiments à Bradin qui contre toutes attentes ressentaient la même chose, quoi de mieux pour finir la soirée en beauté que de passer la nuit ensemble ? Bien entendu, la jeune femme ne souhaitait pas aller plus loin que des baisers, non pas qu’elle était devenue subitement prude, au contraire, elle préférait se freiner car elle savait qu’elle n’arriverait pas à se contrôler sinon. Et puis comme elle l’avait souligné, leur relation devait démarrer doucement, c’était la meilleure solution qu’elle avait trouvé pour ne pas regretter et tout foutre en l’air avant que leur amour n’ait vraiment commencé. Souriante, elle avait approché son visage de celui de son nouveau petit ami, faisant semblant d’hésiter à l’embrasser pour le narguer. Ce genre de jeu, Elena aimait y jouait tant que ça n’avait aucune conséquence. Or à part obligé Brad’ de l’embrasser, elle ne voyait pas ce qu’elle allait provoquer.

"Je dirais que j’en serais ravie…"

Cette fois, lorsqu’elle approcha ses lèvres des siennes, elle ne se déroba pas à la dernière minute mais les déposa sur les siennes pour clore cette discussion. Le jeune homme l’interrompit en l’entraînant avec lui un peu plus sur le lit, provoquant un nouvel éclat de rire. Alors qu’elle sentait les bras du garçon se resserrer sur elle, Elena poussa un soupir de contentement. Elle avait finalement pris la bonne décision, et se retrouvait à présent entourée des bras de l’homme qu’elle aimait, étrangement sereine. Elle se redressa néanmoins subitement lorsqu’il poussa un petit cri. Elle le dévisagea après son explication puis pouffa.

"Décidément, tu m’étonneras toujours. Je devrais être la seule à penser que je rêve, après tous les scénarios que j’avais imaginé, celui-ci est sans nul doute celui avec le débouché le plus heureux. Et le bonheur a toujours eu tendance à m’éviter… en amour en tout cas."

Un petit sourire triste apparut sur le visage encore enfantin de la blondinette, alors que Brad la serrait d’avantage contre elle et l’embrassant sur le front. Elle abandonna sa position redressée pour reposer sa tête sur le torse du jeune homme, passant un bras tout autour et à son tour le serre contre elle. Elle n’avait aucune idée de l’heure qu’il était, ni même des possibles choses qu’elle avait à réviser pour le lendemain, mais elle s’en moquait bien. Il pouvait être 19 heures comme minuit, en cet instant, elle aurait pu fermer les yeux et s’endormir sans aucun problème.

Elena s'amusait à me narguer en faisant sembler qu'elle allait m'embrasser. Rapidement, je me mis moi aussi à jouer avec elle. Puis elle déclara qu'elle serait ravie de rester dormir avec moi cette nuit et m'embrassa pour de vrai. Je l'emporta avec moi dans le lit, et passa mon bras autour d'elle comme ci je ne voulais pas la laisser partir de peur qu'elle m'échappe. J'étais si bien avec qu'elle que j'avais peur de rêver. D'ailleurs, ne dit-on pas que le meilleur moyen de savoir si l'on rêve est de se pincer?! C'est ce que je fis. Je murmura un petit « Aïe » qui fit se redresser Elena. Quand elle entendit mon explication, elle me dévisagea puis pouffa de rire. Elle déclara que je l'étonnerais toujours - en bien ou en mal?! - et qu'elle devait être la seule à penser qu'elle rêve. Mais pourquoi ça?! C'est vrai, après tout, je devais sûrement rêver aussi.. La fille dont j'étais amoureux m'aimait aussi, n'était-ce pas comme dans un rêve?! Puis, elle ajouta que le bonheur avait tendance à l'éviter, en amour du moins. Lorsque je vis un sourire triste apparaître sur son beau visage d'enfant, je la serra encore plus contre moi et déposa un baiser sur son front. D'ailleurs, ce dernier dérapa et tomba enfaite sur ses lèvres. Heureuse coïncidence. Elle reposa sa tête contre mon torse et passa son bras autour de moi comme je l'avais fait avec elle. Soudain, une question me traversa l'esprit : si l'on devait mettre une musique sur ce que l'on vivait en ce moment, laquelle ça serait?! Personnellement, j'avais plusieurs idées en tête. Je demanda alors l'avis d'Elena :

Dis moi, El, si tu devait mettre une musique sur ce qui se passe entre nous, tu mettrais laquelle?!

Je la regarda réfléchir, avec un éternel sourire affiché sur mes lèvres, attendant patiemment sa réponse.

L'étudiante n'avait pas voulu avoir l'air triste devant Bradin, leur moment devait être unique, elle n'avait d'ailleurs aucune raison d'être triste. Bien sûr elle n'était pas totalement détendue, puisqu'elle pensait constamment à l'avenir de leur relation. C'était plus fort qu'elle, comme elle n'arrivait pas à contrôler ses sentiments, elle se devait de ne pas aller trop vite pour ensuite regretter. Néanmoins, allongée dans ses bras, Elena se sentait beaucoup mieux, comme si tout le reste avait disparu. Ce n'était sans doute qu'une impression, mais l'espace d'un instant, elle se sentait comme chez elle dans ses bras. Elle y trouvait le calme, la sérénité dont elle avait besoin. Elle ne demandait rien d'autre, elle avait l'amour et la protection qu'elle avait recherché depuis si longtemps.

Quelques secondes, la jeune femme ferma les yeux, la tête enfuie dans l'épaule de son petit ami. Elle n'allait pas s'endormir, juste apprécier le moment, et se dire à son tour qu'elle ne rêvait pas. Elle s'interrompit et redressa légèrement la tête pour croiser son regard quand il lui posa une question à laquelle elle ne s'était pas attendue. Elle dut rester silencieuse quelques minutes, ne trouvant pas de réponses sur le coup. Ses sourcils s'étaient froncés comme à chaque fois lorsqu'elle réfléchissait. Puis finalement, elle eut une petite idée de solution, même si elle n'était pas certaine de faire le bon choix. Elle haussa donc les épaules et répondis :

"Pour être honnête je ne me suis jamais posée ce genre de questions. Alors hum, déjà la chanson que j'écoutais en boucle avant que je ne te parle était celle de Craig Armstrong, This Love. Je m'identifiais à cette chanson, vu que j'essayais de ne pas ressentir d'amour pour toi..."

En y réfléchissant, elle avait été bien naïve de croire qu'elle pourrait déjouer les plans de l'amour. Ce n'était pas facile de tomber amoureux, c'était encore plus dur de ne pas le faire. Et même si cette chanson lui ferait à jamais penser à ses moments de solitude où elle tentait de trouver une solution, elle n'en restait pas moins merveilleuse.

"Pour ce qui est de nous, maintenant, je dirais, je sais pas, Stay With Me des Danity Kane, ou bien Falling into you de Celine Dion. Je n'ai pas l'habitude d'écouter des chansons d'amour, quand je le fais je déprime. Mais celles-ci je les adore particulièrement alors... et toi dis moi, quel est ton choix ?"

En posant cette question, Elena prit conscience qu'elle ne connaissait pas les goûts musicaux du jeune homme, chose à laquelle elle devait rapidement remédier.

Elena fronçait les sourcils quand elle réfléchissait. Elle était si jolie quand elle faisait ça.. Puis, elle me répondit alors que la chanson qu'elle écoutait en boucle quand elle refusait d'avoir des sentiments était This Love de Craig Armstrong. Puis elle ajouta que, désormais, elle dirait plus Stay With Me des Danity Kane, ou bien Falling into you de Celine Dion. A bien y réfléchir, il était vrai que ces chansons convenaient pas mal mais moi, j'en avais d'autre en tête. Elle me demanda alors mon avis. Je ne pouvais citer toutes les chansons qui me faisaient penser à elle, sinon j'en aurais pour des heures. Je répondis alors :

Celle qui me viennent à l'esprit là, maintenant, seraient plutôt des chansons comme Wind of Change de Scorpions, Your Call de Seconhand Serenad ou bien Chasing Cars de Snow Patrol. Mais à bien y réfléchir, il y aurait aussi toutes les chansons sur ma playlist. Peut importe la chanson que j'écoute, je pense à toi.

J'avais conscience que mes mots pouvaient paraître cucu, mais je m'en fichais, c'est ce que je pensais. Il y avait tellement d'autres chansons qui conviendraient bien mieux à notre relation, mais pour moi, c'était celles-ci. Ces chansons avaient bercées mon enfance pour certaine, comme Wind of Change, bien qu'elle parle de la chute du mur de Berlin, tandis que les autres avaient étaient dans mes oreilles quand je passais des moments durs, surtout Your Call, ou bien encore des moments forts, comme Chasing Cars. Elles étaient une partie de moi, tout comme l'était Elena.Je ne pouvais plus me séparer d'elle. Cette idée m'était invraisemblable.

Réalisant qu'il devait sûrement être tard, je regarda ma montre : 22h22. Je regarda Elena et me demanda si elle était fatiguée. A vrai dire, je l'étais moi même un peu. Je préféra alors lui demander son avis :

Tu veux te coucher maintenant ou parler encore un peu?

N'attendant même pas sa réponse, j'ai approché mon visage du sien et me suis mis à l'embrasser. Je ne voulais plus m'arrêter, je l'aimais.

Si elle devait trouver des musiques qui les représentaient, elle mettrait des jours, c’est pourquoi elle lui donna les premières qui lui venait à l’esprit. Ce n’était peut-être pas les plus appropriées, néanmoins Elena les appréciait et elle pensait sans le vouloir à Bradin à chaque fois qu’elle les écoutait. La question fut alors posée au jeune homme et il répondit en énonçant d’autres titres de chansons que la blondinette appréciait. A ce qu’elle constatait grâce à ces trois titres, ils avaient les mêmes goûts musicaux. Maintenant il faudrait songer à approfondir le sujet, mais une autre fois. La dernière phrase de Brad eut pour effet de faire légèrement rougir l’étudiante. Elle croisa son regard et sourit tendrement.

"Je ne vais pas réussir à rester sage cette nuit si tu me dis des trucs comme ça… Ah moins que ce soit prémédité !"

Elle le regarda d’un air amusé avec une pointe de taquinerie dans la voix. Néanmoins elle ne plaisantait pas, c’était le genre de propos qui avait beaucoup d’effet sur elle. Surtout qu’elle s’était retenue de lui sauter dessus depuis des jours. Ce ne serait pas très convenable de craquer maintenant, surtout pas dans sa chambre, imaginez que quelqu’un débarque sans prévenir. Bien qu’avec l’heure avancée, cela ne risquait plus d’arriver, à moins qu’il ait des amis couche tard. Son attention se reporta sur son petit ami alors qu’il lui demandait ce qu’elle préférait faire. Elle haussa les épaules mais n’eut pas le temps de répondre que les lèvres du jeune homme se trouver sur les sienne. Elle mit quelque secondes à évacuer la surprise pour enfin lui rendre son baiser. Ses mains se placèrent dans les cheveux blonds de Brad, rapprochant encore un peu son visage du sien. Si elle devait s’arrêter, c’était uniquement par manque d’air. Mais pour le moment elle gérait plutôt bien. Un sourire aux lèvres alors qu’elle approfondissait leur baiser pour le rendre un peu plus intense, Elena hasarda sa main libre à l’entrée du t-shirt de son ami. Elle toucha rapidement la peau musclé de l’étudiant et appréciait déjà de ce dire qu’il lui appartenait désormais de faire ce qu’elle voulait de lui. Ses doigts dessinait lentement les fentes laissées par ses abdominaux ce qui l’excita un peu plus. Profitant de quelques secondes loin de ses lèvres pour respirer. Elle le regarda droit dans les yeux et lui murmura d’une voix essoufflée :

"Pour le moment je n’ai envie de faire ni l’un ni l’autre…"

Souriant à nouveau, elle reprit possession de ses lèvres et espérait bien que leur étreinte dure encore quelques instants. Même s’ils n’allaient pas plus loin ce soir, en profiter un peu voire même avoir un avant goût ne pouvait pas lui faire du mal, n’est-ce pas ?

Je vis Elena rougir un peu lorsque que j'évoquai les chansons qui me faisaient penser à elle, à nous, & le fait que peut importe cette dernière, elle me faisait forcément penser à ma chérie. Elle fit ensuite une petite remarque, assez marrante & attrayante d'ailleurs. Elle déclara que si je continuai à la flattée, elle n'arriverait pas à rester sage cette nuit, puis insinua en rigolant que c'était prémédité. Je la regarda avec mon sourire à la fois charmeur & coquin & ajouta :

Peut-être bien que c'est le cas..

Elle me regardait d'un air amusé qui me faisait craquer. C'était de la triche! Comment voulait-elle que je résiste aussi après ça?! Cette fille avait un vrai pouvoir sur moi.. Elle m'envoutait. Je lui demanda si elle préférée dormir ou parler encore un peu mais ne lui laissa pas le temps de répondre car j'avais déjà collé mes lèvres aux siennes. Il lui fallut quelques secondes, sûrement le temps de réaliser, pour qu'elle me rende mon baiser de façon passionnée. Je passai ma main dans ses cheveux puis cette dernière glissa le long de son dos. Je sentis alors la main d'Elena passer sous mon t-shirt & ses doigts dessiner mes abdos. Elle relâcha son étreinte & me regarda droit dans les yeux en ajoutant qu'elle préféré ne faire ni l'un ni l'autre pour le moment. Je fis un sourire à la fois amusé, étonné & un peu coquin mais n'eut pas le temps de répondre qu'elle reprit possession de mes lèvres. Je tomba en arrière tout en reprenant mes caresses dans son dos. Je n'étais pas vraiment sûr de ce qui allait arriver, mais je savais cependant que je ne voulais rien stoppé. C'est pour cela que, contre mon gré, je me suis libéré quelque peu de ses lèvres pour lui demander :

Tu es sûre de vouloir aller plus loin ce soir?!

J'attendis sa réponse puis, ne pouvait me retenir, je recommençai à l'embrasser de plus belle. J'aurais pu continuer jusqu'à ne plus avoir de lèvres, jusqu'à les avoir totalement usées, mais je m'en moquais. Je l'aimais & à quoi bon se retenir?!

Le jeu qu’elle jouait avec Bradin était à la fois amusant et excitant. Néanmoins ses paroles reflétaient toujours son immense honnêteté. Elle était heureuse de pouvoir enfin lui parler sans lui cacher quelque chose, ou esquiver une question de peur d’en venir à des sujets trop gênants. Elena n’a jamais été une bonne menteuse, même pour les personnes qu’elle connaissait à peine. Son visage exprimait toujours beaucoup trop ses sentiments pour qu’elle puisse duper quelqu’un. Alors lorsqu’elle avait rougi, ce n’était pas intentionnel, elle ne s’y était d’ailleurs pas du tout attendu. Mais elle ne se retint pas pour autant, après tout, s’ils sortaient ensemble, elle pouvait bien laisser aller ses émotions. Surtout quand ils exprimaient l’amour, la tendresse ou la flatterie.

"Han je vous ai percé à jour Monsieur Stramer…"

Ses mots n’avaient été qu’un murmure, étant donné que leurs visages étaient si proches l’un de l’autre qu’ils auraient pu s’embrasser en avancer légèrement le menton. D’ailleurs ça ne tarda pas à arriver et Elena ne se priva pas du plaisir de faire durer leur étreinte le plus longtemps possible. Toutes ces fois où elle avait réprimer son désir pour lui, où elle avait passé son visage sous l’eau froide pour se calmer, où elle avait tenter de penser à autre chose en se plongeant dans ses cours ou dans les articles des journalistes, elle pouvait à présent faire tout ce qu’elle souhaitait, parce qu’elle s’était libérée de ce poids qui la rendait malade et qui aujourd’hui la rend heureuse. Le revirement de situation a été rapide certes, mais chaque chose dans la vie de la blondinette est faite d’imprévus. C’est-ce qui la rend si intéressante. Lorsqu’elle touchait le ventre musclé de son petit ami, Elena se croyait tout simplement au paradis. Elle était dans les bras d’un homme qui, pour la première fois depuis longtemps, l’aimait vraiment. Avant, ça n’avait été que de rapides amourettes sans conséquences pour le moral, mais avec Bradin tout était différent. Et en un sens ça effrayait Elena. Normal, vu comme sa dernière histoire d’amour s’est terminée… Mais ce fut il y a bien longtemps, il est temps pour elle de tourner la page, et elle était certaine que le jeune homme allait l’y aider.

"Pour l’instant je ne suis sûre de rien. Alors tais-toi et embrasse moi !"

Il obéit sans demander son reste, ce qu’elle appréciait énormément. Elle releva encore un peu plus le haut de son petit ami pour apercevoir d’avantage son torse. Il allait de toute façon se déshabiller avant de dormir non ? Alors autant le faire en pleine action, même s’ils n’allaient pas aller plus loin.

Lorsque qu'elle me dit, dans un murmure, qu'elle m'avait percé à jour, j'eus un petit sourire en coin. Nos visages étaient tellement proche que je pouvais sentir son haleine contre ma bouche. Elena avança légèrement son menton pour m'embrasser & fit durer notre étreinte. J'avoue que je n'étais pas contre du tout, bien au contraire! Puis elle déclara qu'elle n'était sûre de rien. Je la regardai, toujours le sourire aux lèvres, puis elle rajouta que je devais me taire & l'embrasser. Croyez-moi, je ne me suis pas fais prier! Elle releva un peu plus mon t-shirt tendis que mes mains parcouraient son dos. Je ne savais pas où tout cela aller nous mener, mais je m'en moquais fichtrement! Ses doigts parcourant mon torse me donnèrent des frissons. Non pas de froid ou de peur, non, de plaisir à vrai dire. Pendant un instant, j'hésitai quelques peu puis décida de l'enlever totalement. Dans tous les cas, je l'aurais bien fait quand nous nous serions mis sous la couette.. Et honnêtement, il faisait un peu chaud. Je ne sais pas si c'était dû à la véritable température de la pièce ou au fait que j'étais avec Elena, d'ailleurs. Mes mains toujours entrain de se balader dans son dos, je la rapprocha un peu plus de moi. Nous étions désormais collé/serré. Puis, d'une voix douce, dans un murmure à peine audible, je dis :

Elena Sydney Black, je t'aime.

Je ne savais pas si elle avait entendue, mais dans tous les cas, un nouveau sourire s'afficha sur mon visage. J'étais si bien.. J'aurais pu passer mon éternité avec elle, et encore, l'éternité m'aurait parue trop courte..

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